Bases neurophysiologiques du phénomène de contre-irritation: les contrôles inhibiteurs diffus induits par stimulations nociceptives - 16/09/23
Neurophysiological bases of the counterirritation phenomenon: diffuse control inhibitors induced by nociceptive stimulation
Résumé |
Pour définir le phénomène de contre-irritation, on pourrait se référer au bel aphorisme d'Hippocrate: ≪ Deux souffrances survenant en même temps, mais sur des points différents, la plus forte fait taire la plus faible ≫. C'est en effet sur la base de cette observation clinique assez commune et bien souvent mise spontanément à profit par les patients, qu'ont été développées de nombreuses méthodes thérapeutiques à visée antalgique, regroupées sous les termes de contre-irritation ou contre-stimulation.
Bien que ce phénomène soit connu des médecins depuis l'Antiquité, il n'est analysé sur le plan scientifique que depuis peu. Néanmoins, des résultats expérimentaux réunis au cours des dernières années ont permis de montrer qu'il possède un substrat neurologique bien défini tant chez l'animal que chez l'homme. Ces résultats suggèrent en outre que l'étude de la contre-irritation est essentielle pour aborder la physiologie des systèmes de contrôle de la nociception et de la douleur, dont l'importance a été largement soulignée au cours des dernières années. De ce fait, l'existence même du phénomène de contre-irritation constitue probablement l'indice le plus facilement observable témoignant de la présence d'un système spécifique de modulation de la douleur chez l'homme. Outre son intérêt scientifique, l'élucidation des bases neurophysiologiques sous-tendant la contreirritation revêt donc une importance clinique, car elle pourrait permettre d'améliorer notre compréhension de certains syndromes douloureux, et contribuer au développement de nouveaux moyens d'investigations des patients, voire de nouveaux moyens thérapeutiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
To define the counterirritation phenomenon, we might refer to the Hippocratic aphorism: 'If two sufferings take place at the same time, but at different points, the stronger one makes the weaker silent'. On the basis of this clinically common observation, often used advantageously by the patients themselves, a number of therapeutic methods have been developed which are grouped under the terms counterirritation or counterstimulation.
This phenomenon has not been scientifically analysed until recent years. Experimental results gathered during the last decade have shown that counterirritation phenomena have a well-defined neural substrate both in animals and in man. In particular, they have proved not to rely on segmental mechanisms, but rather imply spino-bulbo-spinal loops involving ascending pathways in the anterolateral spinal columns, integration in the lower brain stem, and descending influences reaching dorsal horn neurons via the dorsolateral quadrant. The results also suggest that the study of counterirritation is essential for accessing the physiology of nociception and pain control. The very existence of the counterirritation phenomenon is the easiest demonstrable index of a specific system for pain modulation in man. Besides its scientific interest, the elucidation of its neurophysiological bases has clinical importance, in as much as it may ameliorate our understanding of certain pain syndromes and contribute to the development of new investigative and therapeutic procedures.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : réflexe nociceptif, réflexe R3, contre-irritation, douleur, analgésie
Keyword : nociceptive reflex, R3 reflex, counterirritation, pain control, analgesia
Vol 29 - N° 5
P. 379-400 - octobre 1999 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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