Introduction. - Il persiste une controverse internationale et nationale sur l'utilisation de la position assise en neurochirurgie. Le but de cette étude a été d'évaluer la fréquence d'utilisation de cette position chirurgicale, les moyens de surveillance périopératoire et les mesures préventives contre l'embolie gazeuse.

Matériel et méthodes. - L'enquête a été adressée en mai 2000 aux anesthésistes des 53 centres neurochirurgicaux publics français. Les réponses ont été collectées durant 9 mois.

Résultats. - Sur les 44 centres (83 %) ayant répondu, 33 (75 %) utilisaient la position assise. Dans 20 centres (61 %) la position assise était réservée aux cas où le chirurgien affirmait qu'il ne pourrait pas effectuer le geste chirurgical dans une autre position. Les moyens mis en oeuvre afin de détecter une éventuelle embolie gazeuse étaient : CO₂ télé-expiratoire dans 100 % des centres, cathéter de Swan-Ganz dans 21 %, Doppler transthoracique dans 15 % et échographie transoesophagienne dans 6 %. Seulement 12 centres (36 %) utilisaient 2 (ou plus) moyens de détection de l'embolie gazeuse peropératoire. Vingt-cinq centres (76 %) pratiquant la chirurgie en position assise demandaient systématiquement une échographie cardiaque en période préopératoire afin de détecter un éventuel foramen ovale perméable. Les mesures préventives utilisées pour diminuer le risque d'embolie gazeuse étaient : remplissage vasculaire pré- et peropératoire dans 94 % des centres, pantalon antigravité dans 61 %, ventilation avec pression expiratoire positive dans 42 % et compression abdominale dans 24 %. Dix-huit centres utilisaient un protocole prédéfini de prévention des embolies gazeuses peropératoires.

Discussion. -L'enquête a été représentative avec 83 % de réponses. La proportion des centres neurochirurgicaux français pratiquant cette technique est nettement supérieure à celle d'autres pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Japon. La variation de la pression télé-expiratoire en CO₂ a été la seule technique habituellement utilisée pour la détection d'embolie gazeuse, malgré son manque de sensibilité. L'échocardiographie préopératoire ayant pour but de détecter un éventuel foramen ovale perméable n'a pas été considérée comme obligatoire par tous les centres neurochirurgicaux. Des recommandations d'experts sur ces sujets seraient souhaitables.

Introduction. - It remains a French and international controversy about the use of the sitting position in neurosurgery. The aim of this study was to evaluate the frequency of sitting position use, perioperative monitoring and procedures for air embolism detection and treatment.

Study design. - National postal survey

Patients and methods. - The survey was sent in may 2000 to the anaesthesiologists in 53 french public neurosurgical centers. Responses were collected during 9 months.

Results. - Among the 44 centers (83%), 33 (75%) used the sitting position. In 20 centers (61%) it was limited for the surgical procedures for which the surgeon was unable to operate in other position. Perioperative monitoring for air embolism was: capnography (100%), Swan-Ganz catheter (21%), precordial Doppler ultrasonography (15%) and transoesophageal echocardiography (6%). Only 12 centers (36%) used 2 or more techniques of detection for perioperative air embolism. In the 25 centers (76%) of those, which used the sitting position systematic pre-operative identification of patent foramen ovale by contrast echocardiography was performed. Prevention procedures of air embolism were: plasma volume expansion (94%), antigravity suit (61%), mechanical ventilation with positive end-expiratory pressure (42%), and abdominal compression (24%). No protocol of air embolism prophylaxis was used in 18 centers.

Conclusion. -The survey concerned 83% of the centers. The number of centers using the sitting position was larger than in other countries like United Kingdom, Germany and Japan. Despite its lack of sensitivity capnography was universally practised. Preoperative contrast echocardiography for patent foramen ovale detection was not considered as necessary in all centers. Expert recommendations may be required.