Anesthésique local, la cocaïne est aussi un puissant sympathomimétique ainsi qu'un psychostimulant et le plus addictif des stupéfiants. Son utilisation a pris aux États-Unis une dimension épidémique, avec 5 % des adultes jeunes consommateurs réguliers, plus 7 % de consommateurs occasionnels. En France, l'usage de la cocaïne connaît une expansion rapide, aidé par la diffusion du crack (forme fumée de la cocaïne), du fait de facteurs concordants : disponibilité, qualité, baisse du prix, image socialement « positive », passant de cercles feutrés à l'espace visible de la rue. Elle est habituellement associée à d'autres toxiques : tabac, alcool, cannabis, opiacés, amphétamines. Les conséquences cardiovasculaires sont aiguës (ischémie sous-endocardique, infarctus du myocarde, troubles du rythme, myocardite, mort subite, dissection ou anévrisme aortique ou coronaire, thromboses vasculaires, accidents vasculaires cérébraux ischémiques ou hémorragiques) et à long terme (hypertrophie ventriculaire, dilatation cavitaire). L'intoxication aiguë pose en Amérique du Nord des problèmes de santé publique puisqu'elle est à l'origine de nombreux syndromes douloureux thoraciques, lesquels entraînent une hospitalisation dans 12 % des cas et témoignent d'un infarctus du myocarde dans 6 % des cas, la protection conférée par la jeunesse restant relative. Elle est impliquée dans 25 % des infarctus du myocarde de ces sujets jeunes et dans 37 % de l'ensemble des dissections aortiques aiguës. Elle est à l'origine de la majorité des décès rattachés à la prise de stupéfiant. La connaissance de l'implication de la cocaïne est cruciale pour adapter au mieux le traitement. En effet, celui-ci est partiellement codifié, en particulier, les bêtabloquants sont contre-indiqués. L'inventaire toxicologique doit être conseillé dans les services d'urgence ainsi qu'en cardiologie en présence d'un contexte évocateur.