Plasmodium simium dans la forêt Atlantique de Rio de Janeiro : le paludisme zoonotique brésilien - 23/11/23
Plasmodium simium in the Atlantic forest of Rio de Janeiro: The Brazilian zoonotic malaria
Résumé |
Au Brésil, la quasi-totalité des cas de paludisme (>99 %) est concentrée dans la région amazonienne, la zone endémique du pays, et les personnes atteintes de paludisme dans des régions non endémiques sont rares. La transmission a été essentiellement éliminée dans le Sud et le Sud-Est du Brésil (où se trouve l’État de Rio de Janeiro), mais des flambées de paludisme autochtone ont été signalées dans l’écosystème de la forêt Atlantique, en particulier dans ses vallées montagneuses. L’accumulation d’eau dans les broméliacées, plantes abondantes dans le biome de la forêt Atlantique, correspond au site de reproduction par excellence du principal moustique vecteur Anopheles (Kerteszia) cruzii. Ce vecteur est capable d’effectuer des repas sanguins aussi bien près de la canopée des arbres qu’au niveau du sol, ce qui permet la transmission entre les primates non-humains et les humains. En raison de cette particularité, les cas autochtones de la région sont connus sous le nom de paludisme de la forêt Atlantique ou paludisme des broméliacées. Dans l’État de Rio de Janeiro, Plasmodium simium, une espèce auparavant considérée comme spécifique aux singes, a été confirmé comme l’agent causal du paludisme zoonotique détecté dans cette région de forêt à partir de l’analyse des cas de 2015 et 2016. Le moustique vecteur s’infecte chez les primates non-humains, qui agissent comme des réservoirs du parasite, et le transmet aux humains, qui présentent un paludisme avec une faible parasitémie et sans gravité. L’identification de la transmission du paludisme à P. simium fait de la forêt Atlantique brésilienne un deuxième foyer mondial de paludisme zoonotique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
In Brazil, almost all cases of malaria (>99%) are concentrated in the Amazon region, the endemic area of the country, and individuals with malaria in non-endemic regions are rare. Malaria transmission has been essentially eliminated in southern and southeastern Brazil (where the Rio de Janeiro State is located), but outbreaks of autochthonous malaria have been reported associated with the Atlantic forest ecosystem, particularly in its mountain valleys. The accumulation of water in bromeliads, abundant plants in the Atlantic forest biome, is the breeding site for the main mosquito vector Anopheles (Kerteszia) cruzii. This vector is capable of taking blood meals both at the tree canopy and at ground level, a behavior that allows transmission between non-human primates and humans. Thanks to this peculiarity, autochthonous cases in the region are known as Atlantic forest malaria or bromeliad malaria. In the Rio de Janeiro state, Plasmodium simium, a species previously considered specific to monkeys, was confirmed as the causal agent of zoonotic malaria detected in the region from the analysis of human cases from 2015 and 2016. The mosquito vector becomes infected in non-human primates, which act as reservoirs of the parasite, and transmits it to humans, who present malaria with low parasitemia and no severity. The identification of malaria transmission by P. simium places the Brazilian Atlantic forest as the second hotspot of zoonotic malaria worldwide.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Brésil, Forêt Atlantique, Paludisme zoonotique, Plasmodium simium, Plasmodium vivax, Régions montagneuses, Rio de Janeiro, Singes hurleurs, Zoonose
Keywords : Atlantic forest, Brazil, Howler monkeys, Mountainous regions, Plasmodium simium, Plasmodium vivax, Rio de Janeiro, Zoonosis, Zoonotic malaria
Plan
☆ | Séance du 2/05/2023. |
Vol 207 - N° 9
P. 1203-1211 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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