En 2023, l’oculoplastie française vit un paradoxe avec un réel déséquilibre entre la demande et l’offre de formation. Cette étude vise à dresser un état des lieux de l’oculoplastie française, avec ses limites et de formuler des propositions afin d’optimiser la filière.

Nous avons conduit une étude observationnelle en regroupant des données épidémiologiques relatives à l’oculoplastie, notamment le nombre de praticiens hospitaliers (PH) à temps plein dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) français, les données de la plateforme système informatisé distribué d’évaluation en santé (SIDES), de la formation spécialisée transversale (FST) d’oculoplastie, du diplôme inter-universitaire (DIU) d’oculoplastie, du Collège des ophtalmologistes universitaires de France (COUF) et de la Société d’ophtalmologie plastique reconstructive et esthétique française (SOPREF).

Parmi les 32 CHU français, seulement 11 PH à temps plein (dont 5 universitaires) sont spécialisés en oculoplastie. Certaines régions dites « prioritaires » sont sous-représentées en oculoplasticiens. Le nombre de coordinateurs d’ophtalmologie et d’internes d’ophtalmologie participants à la FST d’oculoplastie diminuent progressivement, au profit d’autres spécialités. Parmi les cours sur la plateforme SIDES, 11,5 % sont dédiés à l’oculoplastie. La place des femmes en oculoplastie est également abordée.

Malgré une formation théorique de qualité, l’avenir de l’oculoplastie française est menacé par un manque de formation pratique. Les mesures correctives comprennent l’augmentation des oculoplasticiens dans les CHU, le développement de stages en libéral, la priorisation des internes issus des régions dites « prioritaires », l’optimisation du réseau inter-CHU, le développement de supports pédagogiques innovants et l’organisation de congrès dédiés à l’enseignement des internes.

In 2023, oculoplastics in France is experiencing a paradox with an imbalance between demand and supply of trainees. The goal of this study is to establish a factual overview of oculoplastics in France, with its limitations, and make proposals to optimize this sector.

An observational study was conducted by compiling epidemiological data related to oculoplastics. This included full-time hospital practitioners (HPs) in French university hospitals (FUH), data from the distributed computerized system for health assessment (SIDES), the specialized cross-disciplinary training (FST) in oculoplastics, the interuniversity diploma (DIU) in oculoplastics, the French University Ophthalmologists College (COUF), and the French Society of Reconstructive and Aesthetic Ophthalmology (SOPREF).

Of the 32 FUH, only 11 full-time HPs (among them 5 academic) are specialized in oculoplastics. Several “priority” regions are underrepresented in oculoplastic surgeons. The number of ophthalmology residency coordinators and residents participating in the oculoplastics FST are decreasing over time and favoring other subspecialties. On the SIDES platform dedicated to residents, 26 (11.5%) of the 226 courses are devoted to oculoplastics. The role of women in oculoplastics is also discussed.

Despite offering quality theoretical training, the future of French oculoplastics is clouded by a lack of practical training. Corrective measures include increasing oculoplastic surgeons in the FUH, developing private practice fellowships, prioritizing residents from “priority” regions for the oculoplastics DIU, optimizing the inter-CHU network, creating innovative teaching resources, and organizing specific congresses for the residents.