La qualité du sommeil peut être fortement perturbée lors de pathologies diverses, dont la maladie asthmatique. L’objectif de notre travail est de déterminer les facteurs prédictifs de la mauvaise qualité de sommeil chez l’asthmatique.

Étude transversale menée auprès de 120 sujets présentant un asthme diagnostiqué au service de pneumo-allergologie C de l’hôpital Abderrahmen Mami durant la période allant de 2017 à 2023. Des évaluations du contrôle de l’asthme par questionnaire Asthma Control Test (ACT) et de la qualité du sommeil par l’Index de Qualité du Sommeil de Pittsburgh (PSQI) ont été obtenues lors d’un entretien téléphonique avec les patients. Le PSQI comporte 19 questions se combinant en 7 composantes avec un score maximal à 21. Les scores les plus bas indiquent une meilleure qualité de sommeil.

Au total, 85 patients ont été recensés. L’âge moyen était de 42 ans [10–78 ans] avec une prédominance féminine (n=59 ; 69,40 %). Une exposition au tabac était notée dans 60 % des cas (n=34). L’asthme était jugé non contrôlé dans 30,60 % des cas (n=26), partiellement contrôlé dans 25,90 % des cas (n=22) et bien contrôlé dans 43,50 % des cas (n=37). L’index moyen de qualité du sommeil était de 8,01±4,22. Un score global supérieur à 5, témoignant d’une mauvaise qualité du sommeil, était noté chez 64,70 % des patients (n=55). La qualité de sommeil était corrélée à l’obésité (p=0,04), aux antécédents d’hospitalisation en réanimation (p=0,02) et à l’asthme sévère (p=0,01). L’altération de la qualité de sommeil était corrélée au niveau de contrôle de l’asthme (p=0,001). Une association statistiquement significative a été retrouvée entre les scores PSQI bas et les sores ACT élevés et inversement (r=−0,52, p=0,00).

Selon notre étude, l’obésité, l’asthme sévère, le séjour en réanimation et le mauvais contrôle de l’asthme sont les facteurs prédictifs dans la qualité de sommeil des patients. La qualité du sommeil de l’asthmatique passe par la maîtrise de sa maladie.