Le système lymphatique a plusieurs fonctions distinctes : maintenir l'équilibre des fluides en réabsorbant les liquides et les macromolécules de l'interstitium - issus de l'ultrafiltration capillaire - vers le système veineux, permettre l'absorption des lipides alimentaires et vitamines liposolubles, faciliter la circulation des cellules du système immunitaire, en particulier les lymphocytes, et participer ainsi à la reconnaissance des antigènes. Il est composé de capillaires lymphatiques - structure initiale permettant de réabsorber les différents éléments de l'interstitium - puis de précollecteurs et de collecteurs lymphatiques, de ganglions et du canal thoracique, qui s'abouche dans la veine subclavière gauche. La propulsion de la lymphe est assurée par une structure contractile, le lymphangion, recouvert de cellules musculaires lisses et muni de valves antireflux. La lymphoscintigraphie des membres, bilatérale, permet d'apprécier la fonction lymphatique, avec la fixation du traceur au niveau des aires ganglionnaires (axillaire, inguinale...), de voir un éventuel reflux sous-dermique et un passage dans le système lymphatique profond, avec la visualisation de ganglion(s) poplité(s) ou épitrochléen(s). La lymphographie par résonance magnétique avec, mais surtout sans injection de produit de contraste permet d'analyser les structures anatomiques canalaires lymphatiques (membres inférieurs, rétropéritonéales, pelviennes, thoraciques...) et ganglionnaires. Pour les lymphœdèmes primaires, liés à une anomalie constitutionnelle du système lymphatique - à la différence des lymphœdèmes secondaires à un curage et/ou une radiothérapie ganglionnaire après traitement de cancer -, elle permet de voir les anomalies spécifiques (infiltration du tissu sous-cutané, épanchement, aspect en rayon de miel) et de les classer sur le plan anatomique en formes hypo-, hyper- ou aplasique.