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Neuropathies médicamenteuses : analyse de la Banque française de pharmacovigilance de 1995 à 2005 - 03/06/08

Doi : 10.1016/j.lpm.2007.08.020 
Geneviève Durrieu 1, 2, , Isabelle Lacroix 1, 2, Pascale Olivier 1, 2, Agnès Sommet 1, 2, Jean-Michel Sénard 1, 2, Jean-Louis Montastruc 1, 2

et le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPVs)

1 Laboratoire de pharmacologie médicale et clinique, Unité de pharmacoépidémiologie, EA 3696, Université Paul-Sabatier, Faculté de Médecine, F-31000 Toulouse, France 
2 Service de pharmacologie clinique, Centre Midi-Pyrénées de pharmacovigilance, de pharmacoépidémiologie et d’informations sur le médicament, CHU de Toulouse, F-31000 Toulouse, France 

Geneviève Durrieu, Laboratoire de pharmacologie médicale et clinique, Université Paul-Sabatier, Faculté de Médecine, 37 allée Jules-Guesde, F-31000 Toulouse, France.

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Résumé

Introduction

Les neuropathies médicamenteuses concernent le plus souvent des neuropathies subaiguës, sensitives à prédominance distale et inférieure. Peu d’études pharmacoépidémiologiques sur ces neuropathies ont été réalisées.

Méthode

Nous avons analysé les notifications spontanées de neuropathie périphérique dans la Banque française de pharmacovigilance sur une période de 10 ans.

Résultats

Nous avons retrouvé 1 110 notifications entre janvier 1995 et avril 2005. Elles concernaient des patients de prédominance masculine (60 %) avec un âge moyen de 53,6 ans. La plupart des observations concernaient des neuropathies périphériques sensitives. Cinq cent trente (48 %) des neuropathies étaient « graves ». Les médicaments dermatologiques ont été à l’origine de neuropathies « graves » dans 85,7 % des cas. Les médicaments imputés étaient par ordre décroissant : les anti-infectieux (43,6 %), les antinéoplasiques et immunomodulateurs (15,9 %), les médicaments du système cardiovasculaire (14,8 %), les médicaments du système nerveux central (7,9 %) puis les médicaments des voies digestives et du métabolisme (4,8 %). Les principes actifs le plus souvent retrouvés étaient par ordre décroissant : stavudine (198 cas), didanosine (134), lamivudine (124), thalidomide (57), ritonavir (55), zalcitabine (53) et amiodarone (47). Cette étude a aussi permis de discuter le lien possible entre 2 médicaments (allopurinol et acétate de flécaïnide) et la survenue de neuropathies périphériques.

Discussion

Ce travail souligne l’intérêt de la déclaration des effets indésirables médicamenteux aux centres régionaux de pharmacovigilance, à la fois pour une approche de la fréquence relative des médicaments suspects et pour l’alerte concernant des médicaments auparavant non tenus pour responsables.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Introduction

Drug-induced neuropathies are mainly sensory and subacute. The pathophysiological mechanisms associated with them are not clearly established and few pharmacoepidemiologic studies are available.

Method

This study investigated spontaneous reports of peripheral neuropathies reported to the French Adverse Drug Reaction (pharmacovigilance) database over a ten-year period.

Results

Between January 1995 and April 2005, 1110 cases were reported, predominantly among men (60%). Patients’ mean age was 53.6 years. Most of these reports concerned sensory neuropathies, and 538 (48%) cases were considered “serious”. Neuropathies related to dermatologic drugs (mainly retinoids) were serious in 85.7% of cases. Reactions were tentatively attributed to the following pharmacological classes, in decreasing order: antiviral and antibacterial (43.6%), antineoplastic and immunosuppressant (15.9%), cardiovascular (15.9%), central nervous system (7.9%) and gastrointestinal and metabolism (4.8%) agents. Specific drugs suspected of causing neuropathies were stavudine (198 cases), didanosine (134), lamivudine (124), thalidomide (57), ritonavir (55), zalcitabine (53) and amiodarone (47). This study allowed us to consider whether 2 other drugs (allopurinol and flecainide acetate) might be related to the occurrence of neuropathies.

Discussion

This work points out the usefulness of spontaneous reports of adverse drug reactions to regional adverse drug reaction reporting centers to help determine the relative frequency of suspected reactions to different drugs and to help detect drugs not previously known to induce these reactions.

Ce qui était connu

Les neuropathies médicamenteuses concernent le plus souvent des neuropathies périphériques sensitives, subaigües.
Les antirétroviraux, les anticancéreux, la thalidomide ou l’amiodarone possèdent une imputabilité dans la survenue de neuropathies périphériques.

Ce qu’apporte l’article

Cette étude à partir des notifications spontanées a permis d’évaluer une fréquence relative des médicaments suspects dans la survenue de neuropathies périphériques.
Elle souligne l’intérêt de la déclaration des effets indésirables pour la détection de médicaments non connus pour responsables d’une neuropathie (allopurinol et acétate de flécaïnide).
Elle rappelle la place importante du médicament dans l’enquête étiologique d’une neuropathie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 37 - N° 6P1

P. 935-942 - juin 2008 Retour au numéro
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