Le Datura est une plante hallucinogène dont l’expérimentation tend à augmenter chez les adolescents. La connaissance des circonstances de consommation et des signes d’intoxication doit permettre d’introduire des recommandations pour prévenir des complications potentiellement graves.

Nous avons repris les dossiers médicaux de 2 adolescents hospitalisés pour intoxication volontaire au Datura et précisé les circonstances de l’expérimentation. L’un et l’autre ont eu un syndrome anticholinergique qui a nécessité une courte hospitalisation (8 et 24heures). Les troubles de l’accommodation ont persisté plusieurs jours après la sortie pour l’un des patients, l’autre a eu une amnésie circonstancielle durant plusieurs mois.

Divers indicateurs montrent un engouement pour les substances hallucinogènes naturelles en particulier chez les jeunes consommateurs. L’initiation s’effectue souvent en groupe. En l’absence de marqueurs biologiques fiables, le diagnostic est basé sur la clinique et l’anamnèse. Une partie de la symptomatologie peut persister bien au-delà de la phase aiguë d’hospitalisation. Le souvenir désagréable de l’expérience fait que les consommations restent généralement isolées.

L’accessibilité et l’absence de réglementation font du Datura une substance psychoactive de choix pour des jeunes en quête de sensations fortes. En termes de réduction des risques, les professionnels devraient recommander de mener l’expérimentation en présence d’un non-consommateur, d’éviter la surconsommation et la consommation parallèle d’autres substances et enfin d’avoir recours à l’hospitalisation aux premiers signes d’intoxication. D’autres observations sont nécessaires pour déterminer des facteurs susceptibles d’augmenter, respectivement diminuer le risque d’intoxication grave.

Datura stramonium, also known as jimson weed, is a hallucinogenic plant that is increasingly used by adolescents. It is important to know how the substance is used and what the clinical signs of intoxication are to develop recommendations to avoid potentially serious side effects.

We reviewed the medical files of two adolescents admitted to our university hospital after voluntary Datura intoxication. Both patients had an anticholinergic syndrome and needed in-patient surveillance, one for 8 and the other for 24hours. One patient complained of difficulty in visual accommodation, which lasted a few days, and the other reported amnesia about the episode for a few months.

Diverse indicators suggest that increasing numbers of young people are using “natural” hallucinogenic substances, most often during group initiation sessions. Because there is no reliable biological marker for the substance, diagnosis is clinical. Symptoms can persist beyond the acute phase that brought the patients to medical attention. Fortunately, the unpleasant memory of the experience generally prevents consumers from repeating it.

Its easy access and the absence of legislation make Datura a tempting choice of psychoactive substance for sensation-seeking young people. To reduce its risks, professionals should recommend that Datura be used only if a non-user is present, that it not be mixed with any other drugs, and that help should be sought at the first signs of apparent intoxication. Other cases must be studied before we can determine the factors that contribute to and reduce the risk of life-threatening intoxication.