Traitement de la thrombose veineuse musculaire isolée du mollet : une analyse rétrospective dans un centre tertiaire canadien - 23/02/24
Résumé |
Introduction et objectifs |
Les thromboses veineuses musculaires isolées du mollet (TVMIM) représentent entre 10 à 15 % des cas de thromboses veineuses profondes (TVP) du membre inférieur. La prise en charge thérapeutique de cette entité est très controversée et ambiguë dans les lignes directrices internationales. Cette étude vise à décrire la prise en charge thérapeutique des TVMIM dans notre centre hospitalier tertiaire.
Méthodologie |
Une étude rétrospective a été menée de 2005 à 2019 au centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke. Tous les patients âgés de 18 ans et plus avec un diagnostic de TVMIM ont été inclus. Les patients déjà sous anticoagulant lors du diagnostic de TVMIM ont été exclus.
Résultats |
Cette étude a inclus 186 patients. Parmi eux, 93 patients ont reçu une anticoagulation ; 73 à dose thérapeutique et 20 à dose prophylactique. Des facteurs de risque tels que la longueur du caillot (>5cm), l’immobilisation du membre inférieur par plâtre, une chirurgie récente (<3 mois), une hospitalisation récente et une évaluation de la TVMIM par un spécialiste de la médecine interne étaient tous associés à un taux plus élevé d’anticoagulation. Cependant, des facteurs, tels que la présence d’un cancer actif ou un antécédent de maladie thromboembolique veineuse (TEV), n’ont pas eu d’impact sur l’utilisation d’une anticoagulothérapie. Environ 55 % (102/186) des cas de TVMIM ont eu une évaluation en médecine interne. Neuf patients ont présenté une progression TEV dans les 6 mois suivant le diagnostic de TVMIM. De ce nombre, 6 patients avaient reçu une anticoagulothérapie. Seulement 23,8 % des patients sans anticoagulothérapie ont eu un écho-doppler de contrôle pour évaluer la progression de la TVMIM.
Discussion |
Localement, la TVMIM ne semble pas être reconnue comme une entité avec un potentiel de complication TEV. En effet, comparativement aux TVP proximales qui sont toutes évaluées en médecine interne, seuls 55 % des cas de TVMIM ont été référés et 3,2 % des patients non anticoagulés ont eu une progression thrombotique. Ceci démontre qu’une grande proportion de patients avec TVMIM évoluent favorablement sans anticoagulation et requestionnent la pertinence coût-bénéfice d’un écho-doppler de contrôle systématique en cas de TVMIM non anticoagulée.
Conclusion |
L’incertitude entourant la prise en charge de la TVMIM est bien reflétée dans notre centre tertiaire. Il faudra sensibiliser les cliniciens locaux aux TVMIM et à certains facteurs de risque de progression pouvant justifier une évaluation en médecine interne.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Thrombose, Musculaire
Plan
Vol 49 - N° 1
P. 46 - mars 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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