Les décès par infection bactérienne communautaire. Enquête dans les services de réanimation pédiatrique français - 03/06/08
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Résumé |
Une enquête rétrospective portant sur deux années (1999 et 2000) a été conduite auprès des services de réanimation pédiatrique affiliés au Groupe francophone d'urgence et de réanimation pédiatrique. Le but de cette étude était d'estimer le nombre d'enfants âgés de 10 jours à 18 ans décédés d'infection bactérienne communautaire et de confronter ces données aux statistiques officielles (Inserm) ou aux résultats fournis par les réseaux de surveillance ou d'autres enquêtes ponctuelles. Trente-deux centres (60 %) ont répondu à l'enquête et 100 dossiers ont été retenus (36 en 1999, 54 en 2000) d'enfants sans facteur de risque connus décédés d'infection bactérienne communautaire documentée. La tranche d'âge 10 jours — 2 mois représente un tiers des décès. Neisseria meningitidis est le premier germe mortel avec 34 % des décès si on considère que les dix cas de purpura fulminans non documentés sont d'origine méningococcique. Le groupe B reste largement en tête (14/24), le groupe C occupe une place modeste (6/24). Deux décès liés au groupe W135 ont été observés en 2000 chez des petits nourrissons. Streptococcus pneumoniae est le second pathogène mortel (28 %). Aucun décès n'est lié à un pneumocoque résistant. Bordetella pertussis est de façon surprenante le troisième pathogène mortel (13 %). Tous les décès par coqueluche sont survenus chez des nourrissons de moins de deux mois. Dans cette tranche d'âge, la coqueluche est la première cause de décès. Une augmentation importante des décès a été observée entre 1999 (trois cas) et 2000 (dix cas). La méningite est la première pathologie infectieuse mortelle (42 % des cas) : 26 sont dus au pneumocoque, cinq au méningocoque et six au streptocoque du groupe B. Le purpura fulminans est la seconde affection mortelle (30 %) lié préférentiellement au méningocoque de groupe B (11 cas), le C ne représentant que six cas. Un seul cas de purpura fulminans à pneumocoque a été observé. Les infections pleuropulmonaires occupent une place modeste (cinq décès) et la classique staphylococcie pleuropulmonaire n'apparaît plus comme une cause de décès. Le syndrome de choc toxique est une pathologie émergente responsable de cinq décès (deux liés au staphylocoque, trois au streptocoque). Ces données semblent cohérentes par rapport aux chiffres de l'Institut national de veille sanitaire concernant la surveillance des infections à méningocoque ou de la coqueluche (réseau Renacoq) ainsi qu'avec les données d'une enquête menée par le GPIP sur les méningites à pneumocoques. En revanche, les statistiques de l'Inserm ne semblent pas pertinentes. Malgré les imperfections liées au caractère rétrospectif de cette enquête et à son manque d'exhaustivité, ces données chiffrées apportent des éléments devant être pris en compte dans les discussions relatives à la place des nouveaux vaccins dirigés contre le pneumocoque et le méningocoque C, ainsi qu'à la politique vaccinale contre la coqueluche.
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A retrospective survey has been conducted in the Pediatric Intensive Care Units (PICUs) affiliated to the Groupe Francophone d'Urgence et de Réanimation Pédiatrique over two years (1999 and 2000). The purpose was to determine the number of children aged from 10 days to 18 years who died from community acquired bacterial infections and to compare the data to those obtained from official surveys (statistics of death from the Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) and from the Institut National de Veille Sanitaire as well as from punctual studies. Thirty two (60%) PICUs have participated and 100 cases of children without known risk factors, dead from community acquired documented bacterial infection have been considered for analysis (36 in 1999, 54 in 2000). Infants aged between 10 days and 2 months represent 13 of the fatalities. Neisseria meningitidis is the first pathogen responsible for death (34% including 10 not documented cases of purpura fulminans). B group is predominent (1424) compared to the C group (6 cases). A lethal infection due to W135 group occured in 2 infants in 2000. Streptococcus pneumoniae is the second pathogen responsible for death (28%). None of the cases were due to antibiotic resistant pneumococcus. Bordetella pertussis is surprisingly the third pathogen responsible for death (13%), all of them being younger than 2 months. Pertussis is the first cause of death in infants aged 10 days - 2 months. An important increase was observed between 1999 (3 cases) and 2000 (10 cases). Meningitis is the first disease responsible for death (42%): 26 are related to pneumococcus, 5 to meningococcus and 6 to group B streptococcus. Purpura fulminans is the second cause (30%), due mainly to group B meningococus (11 cases). Group C meningococus accounts for 6 cases only. One case is related to pneumococcus. Lung infections are a rare cause of death (5 cases) and particulary staphylococcal pleuro pneumonia seems to be no longer a significative cause of fatality. Toxic shock syndrome is an emergent disease responsible for 5 death (2 staphylococcal, 3 streptococcal). These data fit with those provided by the Institut National de Veille Sanitaire with respect to meningococcal infections and the Renacoq network with respect to pertussis, as well as the data provided by a previous GPIP survey on pneumococcal meningitis. However, the data provided by INSERM seem not to be relevant. In spite of the bias due to a retrospective study and the lack of exhaustivity, this survey provides data which could help decision making with respect to new vaccines against pneumococcus.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clé : décès / infection bactérienne / infection communautaire
Keywords : bacterial infections / child / community acquired bacteria / fatal outcome
Plan
Vol 8 - N° S4
P. 705-711 - janvier 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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