Pour répondre à la question « aller contre ou faire avec » les croyances médicamenteuses, il faut successivement définir ce qu'est un médicament, ce que sont les croyances dans le système complexe des représentations, avant de pouvoir aborder la place accordée à ces croyances dans la relation de soin. Il serait illusoire de penser que seul le patient mobilise des croyances lorsqu'il s'agit d'aborder la question du médicament. Le médecin est tout autant empreint de ses propres valeurs et ses croyances lors de sa prescription. Ce moment particulier, qui souvent ponctue la consultation, est riche d'interactions symboliques (interaction de sens) entre les protagonistes. C'est dans cet instant précis que viennent interagir les croyances, c'est pourquoi il serait erroné de penser qu'à la question du « aller contre ou faire avec » ; il ne s'agirait de n'appréhender que les croyances des patients, croyances qui pourraient être des facilitateurs ou des freins à l'acceptation de la prescription médicamenteuse. Enfin, la pertinence de la question ne repose pas seulement sur l'existence ou non de croyances autour des médicaments mais des conséquences qu'elles entraînent sur le choix de prescrire pour le médecin (inertie clinique) et pour le suivi du traitement pour le patient (adhésion). L'interaction symbolique est au cœur de l'alliance thérapeutique dans la relation de soin entre le médecin et le patient, avec le médicament comme un des objets de médiation.