L’apoplexie hypophysaire est une affection rare résultant d’une hémorragie ou d’une nécrose de la glande hypophyse et constituant une urgence neuroendocrine pouvant engager le pronostic visuel voire même vital. Depuis l’émergence de la pandémie COVID-19 quelques cas d’apoplexie hypophysaire associés ont été rapportés.

Je rapporte le cas d’une jeune patiente de 35 ans, ayant présenté un syndrome grippal sur infection au SARS-CoV-2 objectivée par un test rapide. Elle présente par la suite un tableau d’insuffisance surrénale associé à un syndrome tumoral crânien. Le bilan d’investigation retrouve une insuffisance corticotrope, substituée, avec à l’IRM hypothalamohypophysaire une selle turcique partiellement vide.

Plusieurs hypothèses ont été avancées établissant un lien entre l’apoplexie hypophysaire et l’infection au SARS-CoV-2 soit indirectement par le biais d’une thrombopénie, une dysfonction plaquettaire et endothéliale soit directement par le tropisme cérébrale du virus. Aucune d’entre elles n’a été formellement retenue à ce jour.

Bien que le lien de causalité entre l’infection au SARS-CoV-2 et l’apoplexie hypophysaire n’a pas été clairement établi, il n’en demeure pas moins une association qui tend à être de plus en plus fréquente, il s’agirait alors de considérer la COVID-19 comme facteur de risque d’apoplexie hypophysaire au même titre que la grossesse ou la prise d’antiagrégants plaquettaire, etc., et envisager un dépistage destiné aux patients atteints du virus, pour une prise en charge précoce et un meilleur pronostic.