Cette étude vise à définir le profil évolutif, dans sa phase intra- et post-hospitalière, des patients ayant un diabète révélé par une infection COVID-19.

L’étude, menée au centre hospitalo-universitaire de la région de Sfax en Tunisie, est longitudinale, descriptive et analytique. Des patients non diabétiques hospitalisés pour COVID-19 (n=832) sont répartis en deux groupes : ceux développant un diabète pendant l’hospitalisation confirmé par une glycémie aléatoire supérieure à 2g/L et ceux ayant une tolérance normale aux glucides.

Les caractéristiques épidémiologiques sont comparables entre les deux groupes. La survenue d’un diabète au cours du séjour hospitalier n’avait pas influencé le taux de recours à la ventilation invasive (9 % vs 8,4 %, p=0,85), la durée d’hospitalisation (9,17jours vs 8,89jours, p=0,83) ni le taux de mortalité intra-hospitalière (14,8 % vs 18,3 %, p=0,63). L’évolution post-COVID-19, évaluée en moyenne après 24,5 mois, avait montré un taux de rémission du diabète de 39 %. Chez les patients avec diabète persistant (61 %), 14 % nécessitaient une insulinothérapie.

Bien que le diabète préexistant soit un facteur de risque indépendant de mauvais pronostic de l’infection COVID prouvé par plusieurs études, nos données indiquaient que le diabète de novo impacte peu la morbi-mortalité liée au COVID-19, probablement à cause de la courte durée d’évolution ne permettant pas l’installation des dommages vasculaires et immunitaires considérables. Cette entité semble avoir un profil évolutif à long terme caractérisé par une fréquence élevée de rémission.