Les mycobactéries sont présentes sur tous les continents et entraînent de nombreux décès. La mise en place d’un traitement afin d’obtenir une guérison et d’interrompre la transmission de la maladie est la clef. Un des antibiotiques très utilisé dans le traitement est l’isoniazide. La posologie d’isoniazide recommandée par la HAS est de 5mg/kg/J. Cette posologie « unique » ne prend pas en compte le polymorphisme génétique concernant l’acétylation. L’objectif principal était d’évaluer la proportion de patients dont les concentrations sont dans la cible Cmax sérique d’INH comprise entre 3 et 6μg/mL).

Étude rétrospective, monocentrique, chez des patients qui ont bénéficié d’une cinétique sérique (T0, T1,5, T3 et T5) d’isoniazide entre le 01 janvier 2010 et le 31 mars 2022. Le critère de jugement principal était de recueillir la proportion de patients présentant une Cmax sérique d’INH comprise entre 3 et 6μg/mL.

La population étudiée comprenait 112 patients (66 % hommes) avec une médiane d’âge de 41,5ans. Soixante-six patients (58,9 %) avaient une Cmax sérique d’INH comprise entre 3 et 6μg/mL. Trente-neuf patients (34,82 %) avaient un T½ d’INH inférieur à 2h, et étaient donc métaboliseurs rapides. Il n’y avait aucune corrélation entre la dose en mg/kg qu’elle soit calculée sur le poids mesuré ou sur le poids théorique, et la Cmax (Fig. 1). Le sexe féminin et le statut acétyleur apparaissaient comme des facteurs de variation de la Cmax. Le diabète et le statut acétyleur apparaissaient comme des facteurs de variation de l’AUC (calculé à partir de la cinétique complète).

L’hétérogénéité des résultats pour une même posologie est un argument très en faveur d’un dosage systématique de l’isoniazide compte tenu des risques de sous dosage et d’inefficacité et de surdosage et donc de toxicité.