Maladie de Behçet - 02/02/25
Behçet's disease

Résumé |
La maladie de Behçet est une maladie chronique systémique inflammatoire d’origine inconnue, qui a bénéficié de nombreuses avancées durant les deux dernières décennies. Deux phénotypes cliniques majeurs ont été identifiés : des patients présentant un syndrome auto-inflammatoire avec aphtes buccaux récurrents, ulcères génitaux, uvéites et lésions cutanées, et ceux avec des manifestations artérielles, veineuses et plus rarement cardiaques (angio-Behçet). Cette classification a eu un impact sur les critères diagnostiques révisés. Ces manifestations sont associées à une morbidité importante et à une sur-mortalité. D’un point de vue physiopathologique, la maladie de Behçet apparaît aujourd’hui à la croisée des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires. De nombreux mécanismes pathogéniques sont impliqués tels qu’une susceptibilité génétique (HLA-B5101, HLA-A26, IL10, IL23R, IL12RB2), la perturbation de l’homéostasie des lymphocytes T (polarisation Th1 et Th17, diminution des T régulateurs mémoires activés), rôle critique de l’IL21 dans la modulation de l’homéostasie des lymphocytes T et rôle des lymphocytes T cytotoxiques et des neutrophiles dans les lésions inflammatoires tissulaires. Les modalités de traitement ont longtemps reposé sur la colchicine, les corticoïdes et les immunosuppresseurs conventionnels (azathioprine, cyclophosphamide, ciclosporine…). Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes pathogéniques sous-jacents, une nouvelle ère s’est ouverte avec l’utilisation des anti-TNF alpha et de l’interféron alpha, et plus récemment des biothérapies ciblées dont les anti-PDE4, les anti-IL12/IL23 et les anti-IL 6.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Behçet's disease is a chronic systemic inflammatory disease of unknown origin, which has benefited from numerous advances over the last two decades. Two major clinical phenotypes have been identified: on the one hand, patients with an autoinflammatory syndrome with recurrent oral ulcers, genital ulcers, uveitis and skin lesions, and on the other hand, those with arterial, venous and, more rarely, cardiac manifestations (angio-Behçet). This classification had an impact on the revised diagnostic criteria. All these manifestations are associated with significant morbidity and even mortality. From a pathophysiological point of view, Behçet disease now appears at the crossroads of autoimmune and autoinflammatory diseases. Many pathogenic mechanisms are involved such as genetic susceptibility (HLA-B5101, HLA-A26, IL10, IL23R, IL12RB2), disruption of T cell homeostasis (Th1 and Th17 polarization, decrease in activated memory regulatory T cells), the critical role of IL21 in modulating T cell homeostasis and the role of cytotoxic T cells and neutrophils in inflammatory tissue lesions. Treatment modalities have long relied on colchicine, corticosteroids and conventional immunosuppressants (azathioprine, cyclophosphamide, ciclosporin, etc.). Thanks to a better understanding of the underlying pathogenic mechanisms, a new era has opened with the use of TNF alpha-inhibitors and interferon alpha, and more recently targeted biotherapies including anti-PDE4, anti-IL12/IL23 and anti-IL 6.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie de Behçet, Maladies auto-inflammatoires héréditaires, Vascularite systémique
Keywords : Behcet Syndrome, Hereditary Autoinflammatory Diseases, Systemic Vasculitis
Plan
☆ | Séance du 10/12/2024. |
Vol 209 - N° 2
P. 301-309 - février 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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