Prise en charge d'un hyphéma post-traumatique - 01/01/03
Stanley Von Hagen
Ruben Grigorian
Marco Zarbin
Institut d'ophtalmologie et des sciences visuelles, Faculté de médecine du New-Jersey, Newark, New Jersey États-Unis
Hôpital Avicenne, service d'ophtalmologie, 125, route de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex France
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Résumé |
L'hyphéma (présence de sang en chambre antérieure) peut survenir après un traumatisme oculaire contusif ou perforant, après une chirurgie intraoculaire, ou spontanément dans le contexte d'une rubéose irienne, d'un xanthogranulome juvénile, d'un mélanome irien, d'une maladie de Steinert, d'une kérato-uvéite (surtout herpétique), d'une leucémie, d'une hémophilie, d'une maladie de Willebrand, ou secondairement à la prise de substances altérant la coagulation, comme l'alcool, l'aspirine ou les antivitamines K. Le but de cet article est d'évaluer la prise en charge des hyphémas survenant après un traumatisme à globe oculaire fermé. Les complications des hyphémas post-traumatiques comprennent l'hypertonie oculaire, les synéchies périphériques antérieures, l'atrophie optique, l'hématocornée, l'hémorragie secondaire et les troubles de l'accommodation. L'incidence rapportée des hémorragies secondaires de chambre antérieure, caractérisée par la survenue d'un nouveau saignement dans les suites d'un hyphéma post-traumatique, varie selon les études de 0 à 38 %. Le risque d'hémorragie secondaire semble être plus élevé chez les afro-américains que chez les blancs. Il est généralement établi que la survenue d'une hémorragie secondaire implique un plus mauvais pronostic visuel, bien que celui-ci dépende plus directement de la hauteur de l'hyphéma et des lésions oculaires associées. Les moyens mis en oeuvre pour la prise en charge d'un patient présentant un hyphéma sont : l'utilisation de différents médicaments (cycloplégiques, corticoïdes locaux ou systémiques, agents fibrinolytiques, analgésiques, hypotonisants) ; le niveau d'activité du patient ; l'usage d'un pansement et d'une coque oculaire ; la prise en charge en ambulatoire versus celle en hospitalisation ; la prise en charge médicale versus la prise en charge chirurgicale. Il faut prendre des mesures particulières concernant les enfants, les patients avec une hémoglobine S ou les patients hémophiles. Il est important de rechercher et de traiter les lésions oculaires associées, qui accompagnent fréquemment les hyphémas post-traumatiques. Nous considérons chacun de ces moyens de la prise en charge en nous référant à la littérature pour formuler les recommandations suivantes. Nous conseillons l'usage systématique des collyres cycloplégiques et corticoïdes, des agents fibrinolytiques et des corticoïdes par voie systémique, et d'une coque rigide. Nous recommandons la restriction des activités (simple déambulation) et interdisons l'usage d'anti-inflammatoires non stéroïdiens. S'il n'y a pas d'inquiétude concernant la compliance du patient (avec les médicaments ou le repos), le suivi ou un risque élevé de complications (par exemple : antécédents de drépanocytose, hémophilie), une prise en charge ambulatoire peut être proposée. Les indications pour un traitement chirurgical comprennent entre autres la présence d'une hématocornée ou d'une pression intraoculaire dangereusement élevée malgré le traitement maximal possible.
Mots-clés : Amicar®, acide aminocaproïque, hématocornée, Cyclokapron®, traumatisme oculaire, glaucome, hyphéma, atrophie optique, prednisone, drépanocytose, acide tranexamique
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