Psychiatric comorbidities are frequent in anorexia nervosa, non-suicidal self-injury being one of the more frequent. The aim of this study was to review the literature exploring the links between these disorders and thus to improve our understanding of their causality, risks, and consequences.

We used electronic searches in Pubmed, Cochrane, PsychInfo, and Web of Science to conduct a systematic scoping review of the publications dealing with the association between non-suicidal self-injury and anorexia nervosa published through November 2023.

The study finally included thirty-three studies, mainly of female adolescents and young women, and most frequently from an epidemiological perspective. The results confirmed a frequent association between non-suicidal self-injury and anorexia nervosa, and a significantly higher prevalence of such self-injury in the anorexia subtype involving binge-eating/purging than in the purely restrictive subtype. This result appears to confirm an earlier finding that only the diagnosis of anorexia nervosa with binge-eating/purging behaviours predicts the occurrence of non-suicidal self-injury during eating disorder. In addition, results reported that the risks of psychiatric comorbidities and of suicide were higher and that the treatment of anorexia was longer and the weight gain slower in those patients.

This study confirmed the association between these two disorders which makes their management more complex. More rapid identification of non-suicidal self-injury in anorexia nervosa and a better understanding of its underlying psychopathological processes are needed to propose appropriate multidisciplinary care. More systematic studies on the associations between these disorders are essential.

La survenue d’automutilations est fréquemment rapportée chez les personnes atteintes d’anorexie mentale, elle pourrait impacter l’évolution et en complexifier la prise en charge. Ces deux conduites ont une dimension commune d’auto-agression et sont particulièrement fréquentes chez la jeune fille. L’objectif de notre étude est de réaliser une revue des données de la littérature internationale étudiant l’association entre automutilations et anorexie mentale afin de mieux en comprendre leurs liens, les risques et les conséquences. Nous souhaitons ainsi identifier d’éventuelles lacunes dans les connaissances et établir des perspectives de recherche plus précises.

Nous avons réalisé une scoping review systématique à partir des moteurs de recherche Pubmed, Cochrane, PsychInfo et Web of Science sans limite de temps jusqu’en novembre 2023, concernant l’association entre automutilations et anorexie mentale.

Trente-trois articles ont été inclus. La population est essentiellement féminine adolescente et jeune adulte. La majorité des articles ont étudié d’un point de vue épidémiologique le lien entre automutilations et anorexie mentale. Les résultats confirment une association fréquente entre ces deux conduites auto-agressives et une prévalence significativement plus élevée des comportements automutilatoires dans l’anorexie mentale avec conduites purgatives par rapport à l’anorexie mentale de type restrictif. Un résultat souligne que seul le diagnostic d’anorexie mentale avec conduites purgatives peut prédire la survenue d’automutilations au cours d’un trouble des conduites alimentaires. Les patients hospitalisés présentant une anorexie mentale associée à une conduite automutilatoire semblent présenter un profil psychopathologique plus sévère avec davantage de comorbidités psychiatriques, un risque suicidaire plus élevé et une prise de poids plus lente au cours des soins.

Les données actuelles de la littérature internationale confirment que la survenue d’automutilations chez des patients atteints d’une anorexie mentale est liée à des éléments de gravité clinique. Cependant peu de données concernant les processus psychopathologiques en jeu dans cette association sont disponibles. Ainsi la compréhension de ce phénomène reste incomplète. Approfondir nos connaissances au niveau psychopathologique est indispensable car cela favorise le repérage précoce et la mise en place d’une prise en charge plus standardisée dans une démarche thérapeutique multidisciplinaire.