Fongémies : épidémiologie, diagnostic et conduite à tenir - 24/06/25
, L. Chantelot, MD b, c, C. Garnaud, PharmD, PhD d, M. Cornet, MD, PhD dRésumé |
Les fongémies sont des infections liées à la présence de champignons (levures ou plus rarement champignons filamenteux de type moisissures) dans le sang. Elles représentent environ 2-3 % des sepsis. Leur pronostic reste sombre avec une mortalité d'environ 50 % malgré les progrès diagnostiques et thérapeutiques. Ce sont des infections liées aux soins, le plus souvent d'origine endogène. Les fongémies sont plus fréquentes chez les patients de réanimation (jusqu'à 15 % des sepsis) car ils peuvent cumuler plusieurs circonstances favorisantes : antibiothérapie, dispositifs invasifs, immunodépression, diabète, chirurgie abdominale, etc. Les candidémies, dues aux levures du genre Candida spp., représentent plus de 95 % des fongémies. Cinq espèces sont responsables d'environ 90 % des fongémies à levures : C. albicans, Nakaseomyces glabratus (C. glabrata), C. parapsilosis, C. tropicalis et Pichia kudriavzevii (C. krusei). Même si C. albicans reste l'espèce la plus fréquente, la proportion d'espèces non albicans augmente. Certaines espèces comme N. glabratus, C. parapsilosis et C. auris peuvent poser des problèmes de résistances aux antifongiques. Les fongémies à levures rares non Candida non Cryptococcus ou à moisissures sont peu fréquentes mais doivent être diagnostiquées rapidement car elles surviennent chez des patients profondément immunodéprimés et sont souvent peu sensibles aux antifongiques de première ligne. Le diagnostic biologique des fongémies repose sur les hémocultures. D'autres tests peuvent permettre d'améliorer la sensibilité et la précocité du diagnostic. La prise en charge repose sur des recommandations internationales. S'agissant des candidémies, une échinocandine (caspofungine ou micafungine) est indiquée en première ligne. Un relais par le fluconazole est envisagé après quelques jours chez les patients stables et porteurs d'une souche sensible. Les cathéters veineux centraux doivent être retirés le plus tôt possible lorsqu'il s'agit de la source présumée. Le traitement, au minimum de 14 jours après la négativation des hémocultures, peut être prolongé en cas de localisation(s) secondaire(s).
Mots-clés : Sepsis, Fongémie, Candidémie, Antifongiques, Résistance, Hémoculture
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