SFP-02 – Pathologie infectieuse – Utilisation de la procalcitonine (PCT) aux urgences pédiatriques ; nécessité d’une prescription ciblée - 26/06/08
Résumé |
La procalcitonine est un marqueur d’infection bactérienne maintenant validé chez l’adulte comme chez l’enfant. Son dosage fait depuis l’objet de nombreuses prescriptions puisqu’il est prescrit chez 10 % des enfants consultant dans notre service.
Objectif |
Montrer le manque de performance de ce marqueur lorsqu’il est prescrit sans distinction dans toutes les situations de suspicions d’infections bactériennes de l’enfant.
Patients et Méthodes |
Analyse rétrospective d’une cohorte d’enfants ayant fait l’objet d’un dosage de PCT lors d’une consultation aux urgences pédiatriques sur une période de 2 mois. Les patients ont été classés en 7 catégories d’infections bactériennes selon des définitions validées dans la littérature (Pyelonéphrites, méningites,ORL,digestif,respiratoire,fièvre isolée, syndrome grippal). Ont été établies des courbes ROC puis calculés la sensibilité, spécificité et le rapport de vraisemblance (RV) de la PCT. Le seuil pathologique retenu était 0.5 ng/ml
Résultats |
273 dossiers ont été analysés. Toutes indications confondues, l’aire sous la courbe de la courbe ROC de la PCT est inférieure à celle de la CRP (0.75 ± 0.06 vs 0.81 ± 0.05 respectivement). L’association des 2 marqueurs par une analyse discriminante n’est pas plus performante que la CRP seule (0.82 ± 0.05 vs 0.81 ± 0.05). On retrouve pourtant de bonnes sensibilité, spécificité et rapport de vraisemblance + en cas de fièvre isolée : 100 ± 40%, 65.7 ± 14 % et 4.85 (IC 95 % : 3.04-7.7) respectivement, et de méningite : 100 ± 33 % et 100 ± 40 % respectivement. Ces paramètres sont très peu performants par contre en cas d’infections ORL ou digestives avec une sensibilité de 36 ± 22 et 40 ± 32%, une spécificité de 73 ± 20 et 68 ± 14 % et un RV + de1.33 (IC95 % : 0.44-4) et 1.26 (IC95 % : 0.39-4.08) respectivement. A posteriori,42 % des prescriptions de PCT pour cette cohorte n’étaient pas justifiées.
Conclusion |
La réalisation d’un dosage de PCT doit être réservée aux situations où ce marqueur est connu comme discriminant. La prescription doit en être ciblée et séniorisée afin d’éviter des dérives d’utilisation délétères pour tous.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 923 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.