SFP-P077 – Néonatalogie – Utilisation de l’erythropoïétine chez le prématuré > 30 semaines d’aménorrhées - 26/06/08
Résumé |
Objectifs |
Chez le nouveau-né prématuré, l’érythropoïèse ne peut être assurée correctement par les taux d’érythropoïétine circulants, entraînant une anémie dans les premières semaines de vie. Un traitement prophylactique par érythropoïétine recombinante (EPOr) est habituellement proposé chez les prématurés < 32 semaines d’aménorrhées (SA). Peu d’études rapportent cependant un bénéfice chez les prématurés les plus âgés. Nous avons évalué l’intérêt de l’EPOr chez des prématurés de 30 à 32 SA.
Méthodes |
Deux périodes étaient compares : [janvier 2005 – octobre 2006] où tous les prématurés de 30 à 32 SA recevaient de l’EPOr puis [novembre 2006 – mai 2007] où ils n’en recevaient pas. Les prématurés présentant un retard de croissance intra-utérin, une allo-immunisation ou nécessitant une pathologie chirurgicale étaient exclus. Le critère principal était le nombre de transfusion ; les critères secondaires, les taux d’hémoglobine (Hb) à la naissance, à 2 et 4 semaines de vie et avant le retour à domicile. La morbidité était évaluée sur les anomalies à l’échographie transfontanellaire et la survenue d’entérocolite ulcéro-nécrosante (ECUN).
Résultats |
78 prématurés étaient inclus : 59 EPOr et 19 témoins (T). Les deux groupes étaient comparables pour le poids (EPOr : 1470 ± 181 vs. T : 1545 ± 139 g ; p = 0.10) et l’Hb de naissance (EPOr : 16 ± 2,7 vs. T : 16,5 2 g/dL ; p = 0,41). Un seul enfant nécessitait une transfusion (groupe EPO). L’Hb à 2 semaines (EPOr : 14,2 ± 1,9 vs. T : 14,4 ± 1,9 g/dL ; p = 0,85), 4 semaines (EPOr : 12.9 ± 2.4 vs.T : 12.6 ± 3,1 g/dL ; p = 0.75) et à la sortie (EPOr : 11.85 ± 2.2° vs T : 11.3 ± 2.7 g/dL ; p = 0.35) n’étaient pas différents. Il n’existait pas de différence entre les deux groupes tant pour la survenue d’une hémorragie intra-ventriculaire (EPOr : 6 vs T : 2 ; p = 0,92) que d’une leucomalacie périventriculaire (EPOr : 3 vs T : 2 ; p = 0,51) ou d’une ECUN (EPOr : 3 vs T : 0 ; p = 0.31).
Conclusion |
Nous n’avons pas mis en évidence de bénéfice à l’utilisation de l’EPOr chez les prématurés de 30 à 32 SA. Ce traitement étant à la fois douloureux et d’un coût élevé, il semble que les méthodes actuelles d’épargne sanguine (limitation des prélèvements sanguins, micro-méthodes) soient à privilégier dans cette population.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 967 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.