SFP-P084 – Pneumologie et allergologie – S’agit-il vraiment d’un pneumothorax ? - 26/06/08
Résumé |
Nous rapportons l’observation d’une enfant de 2 ans sans antécédent adressée au CHU de Reims pour pneumothorax gauche.
Elle avait présenté, 6 semaines plus tôt, une pneumopathie basale gauche clinique et radiologique, traitée par cefpodoxime et bétaméthasone. La radiographie effectuée à 3 semaines pour fièvre persistante montrait une pleuropneumopathie gauche. En l’absence d’amélioration après plusieurs antibiothérapies et devant l’évolution radiologique vers une hyperclarté multicloisonnée du champ gauche avec un refoulement médiastinal droit, l’enfant était hospitalisée.
A l’admission, elle était apyrétique, polypnéique à 40/min. Le murmure vésiculaire était aboli à gauche. La SaO2 en air ambiant était à 99 %. Il n’y avait pas de syndrome inflammatoire biologique. L’antigénurie pneumococcique était positive. Le scanner thoracique montrait de volumineuses plages aériques finement septées et un parenchyme pulmonaire gauche quasi-absent, en faveur du diagnostic de pneumatocèles géantes. Une simple surveillance radio-clinique a été décidée. Aucun geste de drainage n’a été proposé. Après 2 mois, la dyspnée n’était observée qu’à l’effort et on notait une diminution de la taille des pneumatocèles et une moindre déviation médiastinale.
La pneumatocèle est une cavité aérique sans paroi propre, conséquence d’une dilacération du parenchyme pulmonaire. Elle constitue chez l’enfant une complication des pneumopathies bactériennes (S. aureus, S. pneumoniae, H. influenzae, plus rarement E. coli, M. tuberculosis). Elle est parfois post-traumatique, et exceptionnellement secondaire à l’ingestion de dérivés pétroliers. Le diagnostic, difficile à établir sur une radiographie standard, est souvent porté grâce au scanner thoracique qui permet d’exclure les diagnostics différentiels : hernie diaphragmatique, pneumothorax, épanchement pleural cloisonné, kyste aérien sous-pleural. Le traitement est essentiellement médical avec une antibiothérapie adaptée en cas d’étiologie infectieuse. Les indications chirurgicales (drainage ou exérèse) sont rares. Le pronostic est généralement favorable, avec une lente involution des lésions. En raison des risques de pneumothorax et de pneumomédiastin par rupture, une surveillance radio-clinique prolongée est indispensable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 969 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.