SFP-P137 – Neurologie – Un nouveau cas de botulisme infantile transmis par le miel - 26/06/08
Résumé |
Objectifs |
Nous décrivons un nouveau cas de Botulisme infantile transmis par le miel, affection rare dont le traitement est controversé.
Sujet |
Une enfant de 4 mois sans antécédent est hospitalisée en urgence pour apparition d’une hypotonie avec hypovigilance. Des symptoms digestifs préalables à type de constipation, distension abdominale, perte d’appétit sont décrits par les parents. Elle est transférée en réanimation pour aggravation des symptômes avec nécessité d’une assistance ventilatoire. L’examen clinique retrouve une hypotonie majeure avec hyporéactivité, et semi-mydriase faiblement réactive. Les Reflexes ostéo-tendineux restent présents. Il existe une hyponatrémie récurrente inexpliquée. Le bilan métabolique, virologique et toxicologique est négatif. L’IRM et l’électromyogramme sont normaux. Les parents signalent l’administration quotidienne de miel artisanal dans la semaine précédent les symptômes. Clostridium Botulinum ainsi que la neurotoxine sont recherchés dans le sérum, les selles, et le pot de miel. Le diagnostic est confirmé par la présence de la toxine B dans les selles. L’évolution clinique est alors progressivement favorable, spontanément.
Résultats principaux |
La transmission du botulisme par le miel est bien connue et représente 1/3 des contaminations infantiles. La contamination via des aérosols de poussières contenant le germe est aussi possible. Le pH alcalin du liquide gastrique et une flore digestive immature semblent expliquer l’incidence élevée de l’affection avant l’âge de 12 mois. Le traitement est symptomatique. Les antibiotiques ne sont pas indiqués. Ils pourraient favoriser la prolifération du germe ou augmenter la libération de toxine. Les aminosides sont susceptibles de potentialiser l’effet de la toxine par un bloc neuromusculaire. Un syndrome de sécrétion inappropriée d’ADH est décrit, à l’origine d’hyponatrémies inexpliquées.
Conclusion |
Le diagnostic de botulisme doit être évoqué chez un nourrisson présentant une faiblesse musculaire, une mydriase peu réactive, et un ptosis. L’EMG montre classiquement un incrément mais il peut être normal. L’incrimination du miel, dans les cas décrits de botulismes infantiles, pose la question de son innocuité chez le petit nourrisson.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 984 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.