SFP-P201 – Néonatalogie – Traitement maternel par flécainide et bradycardie postnatale chez un prématurissime - 26/06/08
Résumé |
Objectif |
L’acétate de flécainide est un anti-arythmique inotrope négatif qui passe la barrière placentaire. Ce traitement est administer aux femmes enceintes dont le foetus présente une tachycardie supraventriculaire (TSV). Plusieurs observations de cardiotoxicité ont été rapportées chez des nouveau-nés traités pendant la période anténatale pour TSV. Chez le prématuré indemne de trouble du rythme, nous rapportons une première observation d’une exposition in utero à la flécainide.
Cas clinique |
Une tachycardie ventriculaire lente est diagnostiquée chez une femme de 33 ans, sans antécédent, qui présente une rupture prematurée des membranes à 25 semaines d’aménorrhée (SA). Un traitement par flécainide est débuté, la surveillance du rythme cardiaque fœtal est sans particularité. A 26 SA et 6 jours, décision de césarienne pour suspicion de chorioamniotite, naissance d’un garçon eutrophe qui est intubé et ventilé après administration de surfactant. A l’arrivée en réanimation, il reçoit une dose d’hémisuccinate d’hydrocortisone pour une pression artérielle moyenne (PAM) à 25 mmHg avec une fréquence cardiaque (FC) à 160/min.
Une bradycardie sinusale s’installe progressivement à partir de 7h de vie, avec une FC à 100/min. L’enfant est normotherme (36,3 °C), normotendu (PAM : 33-43 mmHg), normocapnique (PCO2Tc : 36-42 mmHg). La calcémie ionisée est à 1,11 mmol/l. L’échographie cardiaque est normale. Une bradycardie induite par la flécainide est alors suspectée, dont le risque principal est le choc cardiogénique. Un dosage de flécainidémie réalisé à 24h de vie, alors que l’enfant est encore bradycarde à 110/min, montre un taux de 0,48 μmol/l (intervalle thérapeutique chez l’adulte : 0,5 à 1,5 μmol/l). Cette bradycardie va s’amender spontanément en 48h. L’électrocardiogramme réalisé en post-critique n’a montré aucun trouble du rythme ou de la conduction sous-jacent.
Conclusion |
Cette observation souligne l’importance pour l’équipe prenant en charge le nouveau-né de s’enquérir de toutes les thérapeutiques maternelles ainsi que des effets secondaires et des interactions médicamenteuses possibles. Elle suggère également la nécessité de surveiller les taux plasmatiques maternels de flécainide afin d’éviter une potentielle cardiotoxicité néonatale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 1003 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.