La guerre de haute intensité est de retour en Europe. Les bombardements à distance font rage. La menace nucléaire plane. Chaque soignant qui entre dans sa carrière doit aujourd'hui se sentir concerné au titre d'un possible déploiement en zone de combat et/ou par la probabilité de recevoir, à l'arrière, des militaires ou des civils blessés psychiques. Comment s'y préparer ? Nous retraçons les actions des psychiatres militaires lors des grandes guerres précédentes afin d'identifier ce que la clinique contemporaine leur doit. Essentiellement militaire à ses origines, la psychotraumatologie est progressivement devenue une discipline autant civile que militaire. Nous détaillons les premiers secours psychologiques opérationnels puis les soins postimmédiats dont la pratique reste la clé de voûte des traitements efficaces des traumas dans la durée (psychothérapies, médiations thérapeutiques, réadaptation professionnelle). Médecin exerçant soins et expertise en conditions d'exceptions, sur terre, sur mer et dans les airs, le praticien militaire veille sur l'hygiène psychique de la communauté et conseille le commandement dans le strict respect de l'éthique médicale. La psychiatrie et la psychologie militaires portent également assistance à celle, à celui qui, blessé(e) sur le front, nécessite toute l'attention de la nation dans son parcours de réadaptation sociale et d'indemnisation du dommage psychique éventuel. Pour l'espace de la recherche, l'heure est à la diligence de travaux multicentriques concernant les traumatismes psychiques en favorisant les coopérations civilomilitaires sur le modèle du partage de bases de données tel que déjà engagé par la surveillance épidémiologique des Armées. La considération du soldat augmenté sera sans doute la prochaine étape préfigurant la psychiatrie et la psychologie militaires du futur.