Le dermatologue est en première ligne de la prise en charge globale des cancers cutanés. Il en assure le diagnostic clinique, dermoscopique et histologique. Formé à la chirurgie dermatologique, il effectue le geste d'exérèse avec les marges cliniques probabilistes selon les recommandations de bonne pratique, la réparation ainsi que le suivi. Cette prise en charge complète nécessite la connaissance de principes fondamentaux permettant une réparation adaptée à une localisation donnée. Le plus souvent, pour les lésions de taille modérée, une réparation simple par suture directe peut être effectuée utilisant les propriétés intrinsèques de la peau d'élasticité et de plasticité. Cependant, suivant la localisation et la taille de la perte de substance, il est nécessaire d'effectuer une réparation plus complexe par un lambeau en recrutant la peau de voisinage. Le lambeau, contrairement à la greffe de peau, est vascularisé par un pédicule qui va assurer une prise et une cicatrisation rapides. Les lambeaux cutanés obéissent à des règles générales communes en mobilisant la peau autour de la perte de substance pour réparer celle-ci. Le mouvement tissulaire consiste à reporter la perte de substance initiale non suturable par simple rapprochement sur la zone anatomique où elle se trouve, dans une autre zone anatomique de voisinage en ouvrant une perte de substance secondaire de forme différente où la laxité cutanée autorise sa fermeture par simple rapprochement. Nous exposons ici les bases de la conceptualisation conduisant à sa réalisation, les règles à appliquer pour obtenir un résultat optimal, et détaillons les différents types de lambeaux selon le mouvement tissulaire effectué : l'avancement, la rotation et la transposition.