Il y a 30 ans se mettait en place le socle qui préside aux approches actuelles des fonctions exécutives. L’interprétation des troubles comportementaux et cognitifs liés à la pathologie frontale a conduit à individualiser l’atteinte préférentielle des fonctions de contrôle ou exécutives, intervenant principalement dans les situations nécessitant une articulation des actions ou pensées dirigées vers un but finalisé. L’intervention privilégiée de la mémoire de travail, initialement évoquée sur la base de travaux expérimentaux chez le singe, a également fortement influencé les approches conceptuelles dominées par les modèles de Shallice et de Baddeley. Depuis cette époque, de nombreux travaux basés sur la pathologie et l’imagerie fonctionnelle ont permis de proposer une spécification des opérations de contrôle intervenant tant dans les tests les plus abstraits que sur la régulation des comportements. En outre ils remettent en question une architecture fonctionnelle reposant sur un système de contrôle unique. Au plan pratique ces travaux ont conduit à proposer des critères diagnostiques de syndrome dysexécutif et une stratégie d’exploration basée sur une batterie de tests et un hétéroquestionnaire comportemental dont la passation conjointe doit être au mieux systématisée.

The approach of executive functions began with the early description of behavioural disorders induced by frontal damage. The development of neuropsychology has led to the description of a large variety of cognitive disorders. The interpretation in cognitive terms of these disorders has emphasized the critical impairment of executive functions which are involved in non-routine situations. The role of working memory, initially suggested by animal studies, has also largely influenced theoretical approaches. Numerous studies have been interpreted within the theoretical frameworks developed by Shallice and by Baddeley. A large amount of studies have allowed the specification of control processes (initiation, inhibition…). Recent studies are beginning to investigate cognitive disorders underlying behavioural changes such as deficits of emotional, social and metacognitive processes. In addition these studies seriously question the assumption of a unique central control system. These studies have deeply influenced the clinical approach, the assessment and the diagnosis of executive syndrome. For clinical practice, these data lead to favour specific assessment of some key behavioural and cognitive deficits based on a battery of tests and structured interview of an informant.