Analyse des patientes ayant présenté une grossesse après traitement d’un cancer infiltrant du sein et détermination de la fréquence de ces grossesses, de leur délai de survenue, de leur issue et de l’évolution de la maladie cancéreuse.

Toutes les patientes traitées pour un cancer mammaire infiltrant dans le service de gynécologie et obstétrique du CHU de Strasbourg entre 1993 et 2007 et ayant présenté ultérieurement une grossesse ont été enregistrées prospectivement et suivies annuellement.

Vingt patientes ont présenté une ou plusieurs grossesses (23 au total), parmi 598 patientes en âge de procréer (≤45 ans) traitées pour un cancer mammaire infiltrant (3,3 %). Six patientes ont présenté une grossesse moins de deux ans après la fin du traitement et 14 au-delà. Pour les six grossesses ayant débuté sans respect du délai de prudence de deux ans, l’issue de la grossesse a été favorable dans 33 % des cas, quatre grossesses ayant été interrompues, deux ayant abouti à la naissance d’un enfant vivant. Au-delà de deux ans, l’issue des 17 grossesses a été favorable dans 59 % des cas, trois grossesses ayant été interrompues, trois ayant abouti à une fausse couche spontanée, dix à la naissance d’un enfant vivant, une patiente ayant été traitée pour une grossesse extra-utérine. Deux patientes ayant présenté une évolution plurimétastatique après une grossesse survenue respectivement moins d’un an et plus de cinq ans après le diagnostic du cancer mammaire sont décédées. Une patiente dont la grossesse est survenue trois ans après le cancer mammaire est en vie avec un cancer pulmonaire métastatique. Une patiente a été traitée pour une récidive locale. La survie globale des patientes a été de 90 % avec un suivi médian de 105 mois (ET=43).

Les grossesses sont plus volontiers observées chez les patientes traitées pour un cancer mammaire, dont la survie est prolongée et qui sont indemnes de maladie résiduelle. Le pronostic maternel est essentiellement corrélé au stade initial du cancer mammaire et ne paraît pas aggravé par son hormonodépendance.

Identification of women who survived infiltrative breast cancer and subsequently conceived and determination of the rate of pregnancy, the time from diagnosis to pregnancy, the outcome of breast cancer and of subsequent pregnancies.

Women treated for breast cancer at the Gynaecology and Obstetrics Unit of the University Hospital of Strasbourg between 1993 and 2007 who subsequently conceived were prospectively registered and followed yearly.

Twenty pregnancies subsequent to surgery for breast carcinoma were observed in 598 patients. This association accounted for 3.3% of the cases of infiltrative breast carcinoma in potentially fertile women under 45. Six pregnancies were observed less than two years after breast cancer diagnosis (four abortions and two live births) and 17 pregnancies occurred after two years (three abortions, three miscarriages, one extra-uterine pregnancy and 10 live births). Two patients who developed distant metastases after pregnancy (less than one year and more than five years after diagnosis respectively) died. One patient, whose pregnancy occurred three years after the diagnosis, is still alive with a lung cancer and brain metastases. One patient was treated for local breast cancer recurrence. The overall prognosis was good, 18 patients (90%) being alive with a mean follow-up of 105 (S.D. 43) months.

Pregnancy is more likely to occur in patients with a prolonged survival and no evidence of disease. Maternal prognosis is mainly related to initial stadification of breast cancer and not to its hormonodependence.