Cet article consacré aux psychothérapies brèves psychanalytiques comporte trois parties. La première décrit d'abord les principales méthodes de psychothérapies brèves qui se sont développées depuis Freud et les travaux de Ferenczi. Quatre périodes peuvent être distinguées : les précurseurs, avec Alexander et French ; l'entre-deux-guerres avec les pionniers de la Tavistock Clinic, Balint et Malan, ainsi que Sifneos, Davanloo sur le continent nord-américain ; les auteurs de ces 30 dernières années, Luborski et Strupp aux États-Unis, Gilliéron en Europe ; enfin, les développements les plus récents, avec les travaux de psychanalystes new-yorkais consacrés à une approche syndromique des troubles mentaux, la dépression et le trouble panique notamment. La deuxième partie discute de la place possible des psychothérapies brèves au sein de la tradition psychanalytique francophone. À l'opposé d'un risque de dévoiement des concepts psychanalytiques classiques, les réflexions de l'école lausannoise permettent de défendre l'hypothèse que la psychothérapie brève peut être considérée dans certaines conditions comme le traitement psychanalytique de la crise. Sont décrits une méthode de consultation thérapeutique de l'adulte, l'investigation psychodynamique brève, et, dans son prolongement, une méthode de psychothérapie psychanalytique brève. Les principaux concepts théoriques et leurs implications cliniques sont recensés. La troisième partie fait le point sur les études empiriques consacrées à l'évaluation des effets des psychothérapies brèves psychanalytiques. Les études randomisées et contrôlées, ainsi que les méta-analyses publiées à ce jour permettent de constater que ces traitements peuvent être considérés comme efficaces. Les études de processus permettent aussi de confirmer plusieurs hypothèses basées sur la théorie clinique propre aux méthodes psychanalytiques, ainsi que sur le rôle de l'alliance thérapeutique.