Objectif. - Définir sensibilité et spécificité de la ponction de hanche préopératoire systématique pour le diagnostic d'infection sur prothèse. Puis étudier en sous-groupe selon la suspicion clinique d'infection avant la ponction.

Méthodes. - Entre juin 1994 et juin 1997, toute intervention sur une prothèse de hanche a été précédée d'une ponction, sous amplificateur de brillance : les résultats bactériologiques de ces ponctions consécutives ont été comparés aux prélèvements peropératoires. L'intervention était motivée soit par une suspicion clinique d'infection, soit par des douleurs de prothèses faisant suspecter un descellement.

Résultats. - La population étudiée était multi-opérée. On suspectait cliniquement l'infection dans 39,4 % des cas. Cent neuf ponctions ont été réalisées. Ponctions : 63 négatives dont neuf faux négatifs, 44 positives, pas de faux positif, sensibilité = 83 %, spécificité = 100 %, efficacité DIAGNOSTIQUE = 91,6 %, valeur prédictive POSITIVE = 100 %, valeur prédictive négative = 85,7 %. Dans la sous-population des patients suspects d'infection (n = 43), la ponction identifie l'ensemble des germes mis en cause dans 60,5 % des cas. Dans la sous-population des patients non suspects d'infection avant la ponction (n = 66), on relève 12 infections de prothèse. La ponction a permis le diagnostic préopératoire d'infection chez sept de ces patients, modifiant ainsi profondément leur prise en charge. La limitation de la ponction systématique aux seules prothèses datant de moins de 5 ans ou en présence d'une vitesse de sédimentation > 30 mm à la première heure n'aurait pas modifié nos résultats.

Conclusion. - La ponction de hanche avant reprise d'une prothèse douloureuse est un examen efficace pour le dépistage de l'infection de prothèse qui peut mimer la symptomatologie d'un descellement simple. Il semble que l'on puisse éventuellement se passer de cet examen chez les patients ayant une prothèse datant de plus de 5 ans et ayant une vitesse de sédimentation < 30 mm à la première heure.

Objectives. - To define the sensitivity and specificity of routine preoperative hip aspiration for diagnosing hip prosthesis infection (HPI) and to separately analyze subgroups with and without a clinical suspicion of HPI before aspiration.

Methods. - From June 1994 to June 1997, all patients scheduled for hip revision surgery underwent aspiration of the hip under image intensifier guidance. Microbiological results were compared between these preoperative specimens and the intraoperative specimens. The reason for surgery was either a clinical suspicion of HPI or pain suggesting loosening.

Results. - The study patients had had multiple surgical procedures. HPI was suspected clinically in 39.4% of cases. Of the 109 patients who underwent aspiration, 54 had true-negative results, nine had false-negative results, and 44 had true-positive results (there were no false-positive results), yielding a sensitivity of 83% and a specificity of 100%. Diagnostic efficiency was 91.6%, positive predictive value was 100%, and negative predictive value was 85.7%. In the subset of 43 patients with a clinical suspicion of HPI, aspiration identified all the causative organisms in 60.5% of cases. Of the 66 patients with no clinical suspicion of HPI, 12 had HPI, and aspiration provided the diagnosis preoperatively in 7 of these patients, radically changing their management plans. Restricting routine aspiration to patients whose prosthesis had been implanted within the last 5 years or whose erythrocyte sedimentation rate was above 30 mm h^-1 would not have modified our findings.

Conclusion. - Hip aspiration before revision surgery for pain is effective in detecting HPI, which can simulate aseptic loosening. However, this investigation may be noncontributive in patients who have had their prosthesis for more than 5 years and whose erythrocyte sedimentation rate is less than 30 mm h^-1.