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La personne de confiance est-elle un témoin fiable en cas de possibilité de prélèvement d’organe sur personne décédée en vue d’un don ? - 13/11/08

Doi : 10.1016/j.annfar.2008.06.011 
M. Gignon, C. Manaouil , O. Jardé
Consultation de médecine légale, CHU d’Amiens-Picardie, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens cedex 1, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant. Après l’introduction par la loi du 4mars2002 de ce tiers au sein de la relation médecin–patient, l’objectif de cette étude est de savoir qui est désigné par les patients comme personne de confiance, notamment concernant le niveau d’étude ou les connaissances médicales de celle-ci. Nous avons également « testé » les personnes de confiance dans l’hypothèse où elles seraient interrogées à propos d’un prélèvement d’organes sur personne en mort encéphalique en vue d’un don.

Patients et méthodes

Les sujets inclus étaient majeurs, hospitalisés pour une intervention chirurgicale programmée ou des pathologies médicales n’engageant pas a priori le pronostic vital. Le recueil a été effectué par les médecins du service de médecine légale du CHU d’Amiens, sur une période de 18mois. Après accord du patient et de sa personne de confiance, un entretien individuel était réalisé. L’analyse statistique a été réalisée sur l’ensemble des variables recueillies et visait à comparer le groupe patient versus le groupe personne de confiance. Le seuil de significativité retenu est p<0,05.

Résultats

Au total 125 « couples » patients–personnes de confiance ont été interrogés. Les patients et leurs personnes de confiance ne sont pas différents en termes, d’âge, de répartition par catégories socioprofessionnelles (CSP) ou de niveaux d’étude. En revanche, les personnes de confiance sont plus souvent des femmes (64 %), contre 50 % des patients. En outre, les personnes de confiance vivent plus souvent en couple que les patients. Concernant le don d’organes, plus de la moitié des personnes interrogées sont favorable au don. Seulement un tiers des patients ont déjà abordé ce sujet avec leur personne de confiance. Les personnes de confiance apportent dans 40 % des cas un témoignage qui n’est pas concordant à la position du patient.

Discussion

La création de la personne de confiance par la loi du 4mars2002 aurait pu être l’occasion, pour les patients, de s’adjoindre dans leurs démarches avec les médecins une personne capable de les conseiller. Or dans cette étude, il n’est pas mis significativement en évidence de différence entre le niveau d’étude des patients et celui de leurs personnes de confiance, ni de différence entre les répartitions par CSP, ni de choix spécifiques pour un soignant. La personne de confiance peut être amenée à faire part des attentes du patient lorsque celui-ci n’est plus en état de le faire. Même si les patients estiment que la personne de confiance doit être entendue prioritairement par rapport à d’autres membres de l’entourage, les personnes de confiance assument difficilement ce rôle. Lors de sa création, la personne de confiance était présentée comme répondant à une demande sociale, cependant, il semble que les patients ne se soient pas approprié pleinement les possibilités qui leur sont offertes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objectives

All adults (people over the age of 18) can assign a person of trust and this person can be a parent, a partner or the treating doctor. Following the introduction of the 4th March 2002 law, this third party is now within the doctor–patient relationship. The aim of this study is to find out who is appointed as a person of trust by patients notably concerning the level of education or medical knowledge of these people. We have equally put the person of trust to the test within the realms that they would be questioned regarding organ donation from the deceased.

Patients and methods

The included subjects were adults admitted to hospital for surgical procedures or medical biopsies that were not deemed life threatening. The data collection was done by doctors from the legal medicine department at the university hospital of Amiens over a period of 18 months. With the permission of the patient and his or her person of trust, a one-to-one discussion was held. Statistical analysis took place focusing on all the variables together and is shown by comparing the patient group versus the person of trust group. The significance threshold returned was 0.05.

Results

A total of 125 patients–persons of trust couples were interviewed. The patients and their person of trust were not different in terms of age, social status, occupational groups and education. However, a person of trust is more often a woman (64%) against 50% of patients. A person of trust more often lives as a couple than the patients. Concerning organ donation, over half of the people questioned were for donation but only a third of patients had already discussed the subject with their person of trust. The persons of trust bring in 40% of cases a response that is not concordant in the position of the patient.

Discussion

The creation of a person of trust due to the law of 4th March 2002 brings about the opportunity for the patient to take on an approach, with the doctors, of having somebody that can advise them. Yet in this study, there is no significant evidence of a difference between the level of education of patients and that of their person of trust, or a difference in the distribution of the socio-professional categories, or specific choices for the GP. The person of trust can be used to wait on behalf of the patient whilst he or she is not able to do so. Even if the patient feels that the person of trust has come first over other close friends or relatives, the persons of trust assume this role with difficulty. Since its creation, the person of trust was presented as a response to social demand; however, it seems that patients are not sufficiently informed when it comes to the possibilities that are on offer to them.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Personne de confiance, Loi du 4mars2002, Don d’organes, Législation, Droits des patients, Pratique médicale, Proche, Relation médecin–malade

Keywords : Person of trust, Law of 4th March 2002, Organ donation, Legislation, Patient’s rights, Medical practice, Closeness


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Vol 27 - N° 10

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