Following the apparition of new working schemes and work organization in companies, a so-called “reactive productivism” was set up at the worker level. This is characterized by an increased workload, flexibility efforts and productivity requirements, which show noticeable impacts on the worker’s health in their own professional environment. Among these consequences are musculoskeletal disorders (MSD) which have become the most current form of professional disease in France. Such troubles and disorders, in relation to working conditions, are complex mechanisms, often expressed by chronic pain and associated with functional troubles and even disability. The majority of researchers are currently in agreement in affirming the multidimensional aspect of these disorders in biomechanical and psychological terms. The purpose of this paper is to list and review the main risk factors leading to such consequences. These epidemiological and psychological factors will be related to francophone clinical and ergonomic concepts and positions. This perspective is oriented more towards the “meaning of activity” with a clinical and a psychodynamic approach. In our conclusion, we present a predictive model on musculoskeletal pain in relation to maneuver margins, workload and work recognition.

Avec l’apparition de nouvelles formes d’organisation du travail, s’est mis en place un productivisme réactif, caractérisé par une intensification du travail, une production au plus juste et le flexi-travail, qui a sensiblement dégradé la santé au travail. Parmi ces dégradations, les troubles musculosquelettiques (TMS) sont devenus la catégorie majoritaire des maladies professionnelles en France. Les TMS sont des maladies complexes ; la douleur chronique en est l’expression la plus manifeste ; et les TMS sont souvent associés à une gêne fonctionnelle invalidante. La plupart des auteurs s’accordent actuellement pour affirmer le caractère multifactoriel de cette affection en termes biomécaniques et psychosociaux. Une recension des principaux facteurs de risque est ici proposée en s’appuyant sur des synthèses de la littérature. Cette position majoritairement admise est, par la suite, complétée par la position francophone de l’analyse clinique de l’activité et du geste. Cette seconde position met l’accent sur le rapport psychique au travail et sur le sens attribué au geste professionnel comme opérateur de santé. En s’appuyant sur cette synthèse, un modèle prédictif de la manifestation d’une souffrance musculosquelettique, mettant en jeu les facteurs de marges de manœuvre, d’exigences et de reconnaissance dans le travail, est proposé en conclusion.