O006 - Le microbiote intestinal contribue aux réponses métaboliques de souris soumises à un régime hyperlipidique - 04/12/08
P Gérard [1],
A Bruneau [1],
M Membrez [2],
A Joffre [1],
F Sekimi [1],
M Bensaada [1],
S Rabot [1],
C J Chou [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Des études récentes ont révélé que le microbiote intestinal module le stockage des graisses par l’hôte, que l’obésité affecte sa composition ou encore que la colonisation de rongeurs sans germes par des microbiotes différents aboutit à des prises de poids différentes. Notre objectif est de déterminer si le microbiote intestinal contribue aux réponses métaboliques de souris soumises à un régime hyperlipidique et si ces réponses peuvent être transmises via un transfert de microbiote.
Matériel et Méthodes. – Quarante souris C57BL/6J conventionnelles ont reçu un régime hyperlipidique pendant 10 semaines (phase 1). L’analyse de leurs prise de poids, glycémie et profil de microbiote a permis la sélection d’une souris répondeuse (prise de poids et hyperglycémie importantes) et d’une souris non répondeuse (prise de poids et hyperglycémie modérées). Le microbiote intestinal de ces 2 souris a été inoculé à 2 groupes de 16 souris sans germes qui ont à leur tour reçu le même régime hyperlipidique pendant 10 semaines (phase 2). La prise de poids et la tolérance au glucose de ces souris ont été mesurées.
Résultats. – Lors de la phase 1, 7 souris ont pris moins de 15 g (non répondeuses) tandis que 9 souris ont pris plus de 25 g (répondeuses). L’analyse des échantillons fécaux a révélé que les profils bactériens sont différents chez les souris répondeuses et non répondeuses. Cette différence est observée avant et après le traitement par le régime hyperlipidique, qui a cependant pour effet d’homogénéiser les profils bactériens.
À la fin de la phase 2, les souris inoculées avec le microbiote de la souris répondeuse étaient plus intolérantes au glucose que celles hébergeant le microbiote de la souris non répondeuse, tandis qu’aucune différence de prise de poids n’a été observée entre ces deux groupes. Des souris sans germes soumises au même traitement hyperlipidique sont, quant à elles, restées minces et tolérantes au glucose.
Conclusions. – Nos résultats indiquent que le microbiote intestinal joue un rôle dans les réponses métaboliques à un régime hyperlipidique et que certains phénotypes, tels que l’intolérance au glucose, peuvent être transmis via un transfert de microbiote. Ces résultats suggèrent que le microbiote intestinal pourrait constituer une nouvelle cible dans le traitement du diabète.
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Vol 22 - N° S1
P. 27 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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