O028 - Effet de la source protéique sur l’adiposité du rat en restriction énergétique - 04/12/08
L Chevalier [1],
A Quignard-Boulangé [1],
C Bos [1],
G Fromentin [1],
D Tomé [1],
C Gaudichon [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’effet d’une restriction énergétique accompagnée d’une augmentation des apports en protéines est connu dans le cadre du contrôle de poids chez le sujet en surpoids. Cette étude, conduite dans le cadre du PRNA 2006 (SURPROL), vise à caractériser chez le rat en surpoids les modifications de composition corporelle associées à un régime restreint riche en protéines et à identifier les effets spécifiques de la restriction énergétique et du type de protéine utilisée.
Matériel et Méthodes. – 56 rats mâles Wistar ont reçu durant 5 semaines un régime d’induction de l’obésité ad libitum, IO-AL (P : 14 %, G : 41 %, L : 45 % de l’énergie). Les animaux ont ensuite subi une restriction énergétique de 40 % pendant 3 semaines soit avec le même régime (IO-R) soit avec un régime hyperprotéique (P : 33 %, G : 37 %, L : 31 % de l’énergie) dont la source de protéines variait : caséine (Cas-R), protéines solubles du lait, un mélange 50/50 et 80/20 (Cas80-R) de ces deux fractions ou soja (S-R). Un groupe contrôle (C), soumis à un régime témoin standard (P : 14 %, G : 74 %, L : 12 % de l’énergie) et un groupe IO-AL ont permis de caractériser l’effet du régime d’induction après 8 semaines d’expérimentation. L’adiposité a été calculée à partir du poids des tissus adipeux mésentérique, épididymaire, rétropéritonéal et inguinal. La cellularité du tissu adipeux épididymaire, les paramètres métaboliques et hormonaux plasmatiques ont été déterminés.
Résultats. – Les rats IO-AL avaient une consommation énergétique plus élevée que les rats C (P < 0,05) mais la croissance et l’adiposité après 8 semaines de régime ne variaient pas significativement entre les deux groupes. Cependant, le régime d’induction engendrait une augmentation de 25 % (P < 0,05) du diamètre adipocytaire, le nombre d’adipocytes restant inchangé. La restriction énergétique, quel que soit la composition du régime, conduisait à une perte de poids corporel identique, associée à une perte de masse grasse de 25 % par rapport aux rats IO-AL (P < 0,001) et un maintien de la masse maigre. Le diamètre adipocytaire était inférieur chez les rats soumis aux régimes IO-R (-10 %, P < 0,05), S-R (-20 %, P < 0,05) et Cas80-R (-20 %, P < 0,05) par rapport au régime IO-AL. Cet effet de la restriction sur la taille adipocytaire était accentué dans le groupe Cas80-R (P < 0,01). La restriction énergétique ne modifiait pas le nombre d’adipocytes et aucun effet spécifique des protéines n’était observé sur ce paramètre. La glycémie et la triglycéridémie post-prandiales étaient inférieures chez les animaux recevant les régimes restreints riches en protéines, sans effet de leur nature.
Conclusions. – Chez le rat en surpoids, une restriction énergétique de 40 % induit une diminution de poids corporel due à une perte de masse grasse, sans perte de masse maigre, indépendamment de la composition nutritionnelle du régime et de la source protéique utilisée. En revanche, ces deux facteurs modulent la taille des adipocytes : le régime hyperprotéique constitué à 80 % de caséines et 20 % de protéines solubles du lait est associé à l’effet le plus marqué. Une restriction plus importante ou réalisée sur des animaux d’adiposité supérieure aurait peut-être permis de mieux discriminer l’effet spécifique du type de protéines.
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Vol 22 - N° S1
P. 37-38 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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