P029 - Alimentation séquentielle et régulation à court terme du métabolisme du glycogène chez le poulet : impact sur la qualité de la viande - 04/12/08
S Métayer Coustard [1],
H Mameri [1],
R Joubert [1],
P Lescoat [1],
C Berri [1],
A Collin [1],
S Tesseraud [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La compréhension et le contrôle du métabolisme énergétique sont essentiels pour optimiser la composition corporelle des animaux et pour maîtriser la qualité des viandes. Des kinases intracellulaires telles que la protéine kinase B (PKB), la glycogène synthase kinase (GSK3), la glycogène synthase (GS) et l’AMP-activated protein kinase (AMPK) peuvent réguler la croissance musculaire et la qualité des viandes en contrôlant l’utilisation du glucose par le muscle (apport énergétique au muscle et stockage de glycogène qui détermine l’évolution postmortem du pH de la viande). Cependant les régulations de ces protéines en fonction de l’aliment consommé sont mal connues. Les objectifs de cette étude sont d’explorer les variations d’activation de PKB, GSK3, GS et AMPK induites par des changements d’aliment, et d’en déterminer les conséquences sur des paramètres reliés à la qualité de la viande.
Matériel et Méthodes. – Des poussins de 10 J sont soumis à une alimentation séquentielle (i.e., distribution alternée de 2 régimes de caractéristiques différentes) avec une alternance sur 48 h de régimes différant en protéines (P+ : 23 % puis P- : 15 %), en énergie (E- : 2800 puis E+ : 3200 kcal EM /kg) ou les 2 (E-P+ puis E+P-), en comparaison avec un régime témoin équilibré (19 % protéines, 3000 kcal EM /kg). À 14-15 jours d’âge, les poulets sont abattus 5 heures après le changement d’aliment. Les muscles Pectoralis major sont prélevés pour (1) analyse de l’activation des kinases PKB, GSK3, GS et AMPK par Western blot en utilisant des anticorps phosphospécifiques, et (2) mesure du potentiel glycolytique (PG), indicateur du stock de glycogène musculaire.
Résultats. – L’état de phosphorylation de PKB et de sa cible GSK3 varie en fonction de l’aliment consommé, avec des profils similaires pour les 2 kinases, les valeurs les plus fortes étant obtenues avec le régime E+P-. Le senseur énergétique AMPK est fortement activé (P < 0,05) suite à la consommation du régime pauvre en énergie et riche en protéines (E-P+), alors que le régime pauvre en énergie seul (E-) est sans effet. Une plus forte phosphorylation de la GS est également obtenue avec le régime E-P+, ce qui est cohérent avec l’activation de l’AMPK connue pour stimuler la phosphorylation de la GS. La régulation de ces kinases peut par ailleurs expliquer les différences de PG observées entre les régimes mixtes (E-P+ < E+P-).
Conclusions. – En conclusion, nous observons une régulation nutritionnelle à court terme des cascades intracellulaires impliquées dans le métabolisme du glycogène et la qualité de la viande. Les résultats concernant l’AMPK sont particulièrement originaux puisque peu de données sont disponibles sur la régulation nutritionnelle de l’AMPK (modèle physiologique très différent du jeûne de 48 h connu pour activer l’AMPK musculaire). L’alimentation séquentielle se révèle être un modèle intéressant pour appréhender les mécanismes impliqués dans le contrôle nutritionnel du métabolisme glucidique musculaire et permettre à terme une meilleure maîtrise de la qualité de la viande.
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Vol 22 - N° S1
P. 68 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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