P045 - Impacts d’un régime déficient en protéines durant la gestation chez la truie sur le développement à court et long termes du tissu adipeux sous-cutané du porcelet - 04/12/08
O Sarr [1],
F Gondret [2],
N Bonhomme [2],
I Louveau [2],
C Kalbe [3],
C C Metges [3],
C Rehfeldt [3]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les études épidémiologiques et les travaux réalisés sur espèces modèles suggèrent une association entre l’environnement nutritionnel fœtal pauvre, le faible poids de naissance, la croissance compensatrice postnatale des tissus adipeux (ou « catch up fat ») et la prédisposition à l’obésité à l’âge adulte. Mieux connaître la programmation nutritionnelle du tissu adipeux est un enjeu majeur non seulement dans le domaine de la santé, mais aussi en production animale où la quantité de lipides est un déterminant essentiel de la qualité et de la valeur économique des produits. Notre objectif est d’étudier l’impact d’un régime appauvri en protéines pendant la gestation sur le profil protéomique du tissu adipeux sous-cutané à court et long termes chez le porc.
Matériel et Méthodes. – Des truies primipares (n = 40) ont reçu pendant toute leur gestation soit un régime témoin (T, 12 % de protéines), soit un régime isocalorique pauvre en protéines (LP, 6 % de protéines). À la naissance, tous les porcelets ont été pesés (n = 484). Le jour suivant, 4 porcelets par truie ont été abattus et les porcelets restants ont été adoptés par des truies non expérimentales jusqu’au sevrage, puis nourris avec des régimes standards jusqu’à 186 jours d’âge. Après solubilisation, les protéines constitutives du tissu adipeux des porcelets âgés d’un jour ont été analysées par électrophorèse bidimensionnelle (n = 8 gels par régime), couplée à la spectrométrie de masse MALDI-TOF. L’abondance de quatre protéines mises en évidence par ces analyses a été déterminée dans le tissu adipeux des porcs de 186 jours par immunoblots à l’aide d’anticorps spécifiques.
Résultats. – Le poids de naissance est plus faible chez les porcelets LP comparés aux témoins (-14 %, p = 0,01). Les analyses protéomiques révèlent que 4 enzymes (dont la transaldolase) impliquées dans la conversion du glucose en acétyl-CoA sont plus abondantes (p ≤ 0,05 à 0,10) chez les animaux LP que chez les porcelets T. Des protéines responsables du transport lipidique (apolipoprotéines A-IV par exemple) et des protéines de liaison aux phospholipides (annexines A1, A2 et A4) potentiellement impliquées dans la régulation du développement cellulaire, sont également plus abondantes chez les porcelets LP comparativement aux porcelets T. À 186 jours d’âge, il n’y a plus de variations dans l’abondance de la transaldolase 1, de l’apolipoprotéine A-IV de l’annexine A2 ou de la béta-actine entre porcs LP et témoins.
Conclusions. – Nos résultats suggèrent qu’un régime maternel hypoprotéique durant la gestation induirait un métabolisme lipidique plus actif dans le tissu adipeux des porcelets nouveau-nés. Il semblerait que ces modifications ne persistent pas à 6 mois d’âge.
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Vol 22 - N° S1
P. 76 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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