P053 - Surnutrition lipidique de 56 j chez des sujets minces et en surpoids : comparaison des modifications anthropométriques, radiologiques et histologiques - 04/12/08
C Cugnet-Anceau [1],
M Alligier [1],
J Aron-Wisnewsky [1],
S Beltran [1],
M Sothier [1],
F Pilleul [2],
J Y Scoazec [3],
H Vidal [4],
S Lambert-Porcheron [1],
M Laville [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La surnutrition est un modèle intéressant pour appréhender la physiopathologie de l’obésité, maladie multifactorielle complexe. L’objectif de cette étude est de déterminer les conséquences et les mécanismes d’adaptation métabolique à une surnutrition lipidique de 56 jours chez des volontaires minces et/ou en surpoids.
Matériel et Méthodes. – L’effet de la surnutrition lipidique (ajout de 70 g/j) a été étudié chez 15 hommes : 7 sujets minces (M) et 8 surpoids (S), âgés de 23,7 ± 2,1 ans et 37,5 ± 12,3 ans, avec un IMC de 22,5 ± 1,7 et 27,1 ± 1,6, un tour de taille de 82,0 ± 5,8 cm et 94,6 ± 6,1 cm, respectivement. Les volontaires ont participé à 2 journées d’exploration à J0 et J56 avec une mesure des paramètres métaboliques sanguins, de la dépense énergétique et de l’oxydation des substrats par calorimétrie indirecte, de la composition corporelle (masse grasse et maigre) par DEXA, de la graisse viscérale (GV) et sous cutanée (GSC) par IRM abdominale et une biopsie de tissu adipeux sous cutané péri-ombilical (TASC). L’observance à la surnutrition a été évaluée par des enquêtes alimentaires.
Résultats. – L’apport énergétique journalier (AEJ) a été augmenté en moyenne de 540,5 ± 328,9 kcal, soit un excès de 34,0 ± 5,5 %. Le pourcentage de lipides de l’AEJ a été augmenté de 9,63 ± 1,82 %, soit 48,14 ± 4,69 % à J56. Le poids a été augmenté en moyenne de 2,5 ± 1,2 kg. Les modifications de composition corporelle ont été identiques entre les 2 types de sujets : + 1,1 ± 1,8 kg de masse grasse et + 1,3 ± 1,2 kg de masse musculaire en moyenne. Les données de l’IRM abdominale montrent une répartition différente de prise de poids entre les sujets M et S : + 148 ± 28,1 cm3 (M) versus - 7,4 ± 18,4 cm3 (S) pour GV (p = 0,08) et + 1,7 ± 10,8 cm3 (M) versus + 34,7 ± 36,4 cm3 (S) pour GSC (p = 0,03). L’étude histologique à J0 du TASC a montré une surface adipocytaire (SA) moyenne plus élevée 3427,4 ± 460,7 µm2 chez les sujets S contre 2726,4 ± 360,4 µm2 chez les sujets M (p = 0,01). Il existe une corrélation entre la SA et l’IMC des sujets à J0 (r2 = 0,53, p < 0,05). Après la surnutrition, le delta de SA n’est pas différent entre les sujets. Toutefois, il existe une corrélation négative forte entre la SA à J0 et le delta de SA (J56-J0) (r2 = 0,78, p < 0,05).
Conclusions. – La surnutrition lipidique a entrainé une prise de masse grasse de localisation différente entre les sujets M et S, celle-ci étant principalement viscérale chez les sujets minces. Les données histologiques du TASC montre l’existence d’une hypertrophie des adipocytes chez ces sujets. Le défaut de développement de la GSC ne semble donc pas dû à un défaut de l’hypertrophie des adipocytes mais peut être à un défaut de recrutement de pré-adipocytes. Cette hypothèse pourra être étayée par l’étude de l’expression des gènes dans ce tissu.
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Vol 22 - N° S1
P. 80 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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