P077 - Yoyo et phénotypes du comportement alimentaire - 04/12/08
I Dedenon-Mayer [1],
T Langard [2],
P Böhme [2],
D Quilliot [2],
L Méjean [3],
O Ziegler [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le traitement de l’obésité est à l’origine de fluctuations pondérales (yoyo) qui s’opposent à la stabilisation du poids, objectif majeur selon les recommandations. Le but de cette étude rétrospective est d’étudier les liens entre les antécédents de yoyo et le phénotype du comportement alimentaire.
Matériel et Méthodes. – Lors d’une première consultation, 679 sujets obèses (203 hommes, 476 femmes), âgés de 40,7 ± 13 ans, ayant un IMC moyen de 40,9 ± 07,6 kg/m2, ont bénéficié d’une évaluation de leur comportement alimentaire à l’aide d’une histoire alimentaire de 7 jours, d’entretetiens semi-structurés et de 2 autoquestionnaires : le Dutch Eating Behaviour Questionnaire (DEBQ) qui explore la restriction cognitive, l’alimentation émotionnelle et l’externalité et la Binge Eating Scale (BES). Le syndrome du yoyo pondéral a été défini comme la présence d’au moins 3 fluctuations de poids de moins de 5 kg ou plus de 2 fluctuations de plus de 5 kg. L’anxiété et la dépression ont été évaluées par la Hospital Anxiety and Depression Scale (HAD).
Résultats. – Le yoyo est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes (69,3 vs 50 %, p < 0,0001). Les sujets du groupe yoyo+ ont un IMC (42,7 ± 8 vs 40,8 ± 8 kg/m2, p = 0,002) et un delta Pmax –Pmin (46 ± 21 vs 42 ± 20 kg, p = 0,0245) plus élevés que les sujets yoyo- ; 24 % des sujets yoyo+ ont un BED vs 9 % du groupe yoyo- (p < 0,0001). Les femmes yoyo+ ont des scores de BES, d’externalité, d’alimentation émotionnelle et de restriction significativement (tous : p < 0,001) plus élevés que les yoyo- ; le yoyo est aussi associé à des prises alimentaires extra-prandiales plus fréquentes. Les hommes yoyo+ ont des scores plus élevés de BES (p = 0,009), d’alimentation émotionnelle (p = 0,023) et de dépression (p = 0,019) que les Yoyo-.
En analyse multivariée, chez les femmes, le yoyo est significativement et positivement associé aux scores de BES (p < 0,0001), de restriction (p = 0,0005), à l’âge, et à l’IMC. La restriction est associée à un risque relatif (RR) de 2 [1,3-3,1] de faire du yoyo, le BED de 3,78 [2-6,8] et le fait d’avoir un score de BES > 26 de 8,5 [3,7-19,4]. La combinaison restriction + externalité + émotivité est associée à un RR de 2,8 [1,3-5,9], les autres combinaisons ne sont pas significatives. Chez les hommes, le yoyo est associé uniquement au score de BES ou d’alimentation émotionnelle (RR = 2,14 [1,2-3,8]).
Conclusions. – Le yoyo est associé à des conduites alimentaires particulières chez les sujets obèses. Ces résultats montrent l’importance des facteurs liés aux émotions et à la perte de contrôle. La restriction est un facteur favorisant chez les femmes lorsqu’elle est associée à l’externalité et à l’alimentation émotionnelle, mais pas chez les hommes. La prévention du yoyo passe par un abord cognitivo-comportemental des troubles du comportement alimentaire, idéalement avant toute mise en place d’un régime hypocalorique.
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Vol 22 - N° S1
P. 91-92 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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