P118 - Facteurs de risque de cytolyse hépatique et évolution des transminases au cours de la renutrition dans l’anorexie mentale - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – L’existence de perturbations des tests hépatiques dans l’anorexie mentale (AM) est souvent associée à la dénutrition. La physiopathologie et la gravité potentielle de l’atteinte hépatique sont mal connues. L’objectif est d’analyser les anomalies des tests hépatiques au cours des dénutritions graves chez les patients atteints d’AM, d’identifier les facteurs de risque de survenue de ces anomalies et d’observer leur évolution au cours de la renutrition.
Matériel et Méthodes. – Étude rétrospective sur un échantillon tiré au hasard parmi 204 dossiers de patients hospitalisés pour renutrition entre 1996 et 2006. Une perturbation du BH est définie par une augmentation des ASAT et ou des ALAT à 2N. Critères d’inclusion : AM (définition DSM4), dénutrition définie par un IMC < 18, première hospitalisation pour prise en charge nutritionnelle. Critères d’exclusion : hépatopathie préexistante, prise de médicaments hépatotoxiques ou d’alcool, IMC > 18.
Résultats. – 59 patients ont été inclus. Sexe ratio F/H : 13,75. (59 %) AM restrictive pure, 24 (41 %) anorexie avec conduites purgatives. L’âge moyen était de 29 ans ± 11, l’IMC moyen à l’admission était de 12 ± 2,0, < 10 chez 3 patients. L’albuminémie moyenne était de 37,5 ± 7,2.
Tous les patients on bénéficié d’une renutrition progressive mixte (entérale et/ou orale) associée à une supplémentation en vitamines, oligoéléments et phosphore.
Les patients n’ayant pas présenté de cytolyse hépatique à l’admission, 56 % (n = 33), étaient âgés de 28 ans ± 11. Leur IMC à l’admission et à la 4e semaine étaient respectivement de 13,2 ± 1,9 et 14,0 ± 1,5.
Il existait une cytolyse hépatique à l’admission chez 44 % (n = 26) des patients. 72 % présentaient une AM restrictive pure. L’IMC à l’admission était de 11,3 ± 1,6 ; l’âge 26 ± 8 ans. Ils présentaient une augmentation moyenne des ASAT à 7N, médiane (Extrême) 4N (1N-57N), et ou des ALAT à 7N, médiane (Extrême) 4 (1N-44N).
À l’admission chez les patients ayant une cytolyse hépatique, l’IMC était inférieur (p < 0,0001), l’âge plus bas (p < 0,10) et la forme restrictive plus fréquente (p > 0,31)
L’évolution du bilan hépatique à la fin de la deuxième semaine était favorable chez 92 % des patients avec une moyenne des ASAT à 2N, médiane (Extrême) 1N (1N-6N) et des ALAT à 2N, médiane (Extrême) 1N (1N-19N). La normalisation totale du bilan hépatique était observée à la 4e semaine d’hospitalisation. L’IMC moyen était de 11,8 ± 1,5.
Au terme de la 4e semaine la prise de poids était plus importante chez les patients sans cytolyse hépatique.
Seules deux patientes (8 %) ont présenté une aggravation secondaire des transaminases à la 4e semaine (ASAT 10N, ALAT 8N). l’une est décédée en réanimation d’insuffisance hépatocellulaire.
Le reste du bilan hépatique était non significativement perturbé.
Aucun patient sans cytolyse hépatique initiale n’a présenté une élévation secondaire des transaminases lors de la renutrition.
Conclusions. – La cytolyse hépatique est fréquente dans l’AM au cours des dénutritions sévères. 3 facteurs de risque de la cytolyse hépatique sont identifiés : âge jeune, IMC bas et la forme restrictive pure de maladie. L’évolution le plus souvent bénigne, peut-être dramatique. Les facteurs de risque d’une évolution défavorable restent à identifier.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 111 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?