P124 - Étude rétrospective des complications infectieuses survenues chez les patients suivis en centre agréé de nutrition parentérale à domicile (NPAD) depuis 10 ans - 04/12/08
S Perriat [1],
G Georges [1],
C Lacroix [1],
S Thézenas [1],
N Augeix [1],
P Senesse [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’évolution actuelle du contexte réglementaire encadrant la NPAD et la fréquente utilisation de cette technique nécessite la plus grande vigilance concernant la prévention des complications infectieuses. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence des complications infectieuses dans le centre expert de NPAD pour adultes du Languedoc-Roussillon dont la particularité est de fonctionner en coordination avec des infirmières libérales.
Matériel et Méthodes. – Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur 10 ans (de 1997 à 2007), incluant tous les patients ayant reçu ou recevant une NPAD, pendant au moins un mois. Les patients sont tous inclus dans le centre expert après avis médical et infirmier. Une coordination infirmière assure la formation des infirmières libérales, du patient et le suivi. Les infirmières formées assurent un soin de site et la mise en place de la nutrition. Pour l’étude, le recueil d’information a été réalisé à partir d’une fiche spécifique reprenant les caractéristiques de la NPAD mise en place, des infections développées et des traitements instaurés ainsi que les données démographiques des patients. Seules les infections liées au cathéter (ILC) ont été prises en compte dans notre analyse.
Résultats. – 153 patients, de moyenne d’âge 54,4 ans, étaient regroupés en 3 catégories suivant le motif d’instauration de la NPAD : 41,2 % (n = 63) pour cancer, 19 % (n = 29) suite à une chirurgie et 39,9 % (n = 61) suite à une pathologie « autre » non maligne (maladie de Crohn, Pseudo Obstruction Intestinale Chronique…). 95 % des patients (n = 145) étaient équipés de sites implantables sans auto-soin. La durée cumulée de NPAD était de 151,6 années/cathéter. La principale complication était d’origine infectieuse (90,5 % soit n = 181) et concernait 68 patients (44,4 % de la population). Le taux médian d’infection était estimé à 2 infections/patients (1-12). Le taux d’infections/patient/an était évalué à 0,12 soit 1,2 infection par année/ cathéter alors que le taux de ré-hospitalisation était de 57 %. Les germes cutanés communautaires manuportés étaient les plus fréquents (85 % de Staphylococcus sp et 3 % BMR). 89 % (n = 161) des infections étaient traitées par un verrou antibiotique (72 % par verrou amikacine). L’antibiothérapie permettait de conserver le dispositif implantable en place dans 77 % des ILC observées chez 57 % patients.
Conclusions. – La NPAD, réalisée sur chambre implantable, avec des infirmières libérales formées aux soins sur site par une équipe de coordination experte, permet de réaliser une prise en charge à domicile sans majorer les complications infectieuses comparativement aux données de la littérature. Il faut cependant rester prudent en l’absence d’étude randomisée. Le respect des protocoles de soins, le contrôle des procédures et le suivi régulier des patients sont essentiels pour limiter au maximum le risque de complications.
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Vol 22 - N° S1
P. 114 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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