P125 - Tous les patients peuvent-ils devenir autonomes en nutrition entérale à domicile ? - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – Afin de favoriser l’autonomie du patient (pt) lors de son retour à domicile, un groupe de travail multi-professionnel du CLAN (diététicienne, infirmière (IDE), aide-soignante, médecin) a défini les étapes de l’éducation du pt et de son entourage à la technique de nutrition entérale (NE). Une fiche individuelle permet de tracer les acquisitions dans le dossier du pt.
L’objectif de notre travail a été d’évaluer la proportion de pts autonomes pour la technique de NE à la sortie de notre service, et de rechercher les facteurs défavorables à l’acquisition de l’autonomie.
Matériel et Méthodes. – Analyse rétrospective des fiches d’éducation NE des pts ayant eu une sonde de gastrostomie posée pendant une hospitalisation dans notre établissement entre le 01/09/2005 (mise en place de notre démarche formalisée d’éducation à la NE) et le 31/05/2008. Ont été exclus de l’analyse de l’autonomie les pts vivant en maison de retraite, pts en hospitalisation à domicile (HAD), transférés dans un autre établissement sans retour à domicile, ou décédés dans le mois suivant la pose de la sonde. Les critères analysés ont été : sexe, âge, entourage socio familial, pathologie motivant la pose de la gastrostomie (selon 4 catégories : maladie neurologique, cancer œsophagien (k oeso), cancer ORL (k ORL), autre pathologie). À la sortie, l’autonomie du pt et de son entourage a été évaluée à l’aide d’une grille comportant 5 items : rinçage, montage de la tubulure, fonctionnement de la nutripompe, administration des médicaments, gestion des incidents ; notés selon qu’il « a vu », « a fait avec », « a fait seul », « acquis ». La nécessité d’une IDE à domicile pour la NE en a été déduite. L’analyse stastistique a été réalisée de façon univariée, par test du chi-2.
Résultats. – Une gastrostomie a été posée à 293 pts. Nous avons retrouvé 241 fiches remplies (82,3 %), dont 18 ont été exclues (3 vivants en maison de retraite, 1 HAD, 6 transferts, 8 décès). L’analyse de l’autonomie a été réalisée pour 223 pts (188 hommes, 35 femmes) de (moyenne ± écart-type) 50,7 ± 11,2 ans dont 27 (12,1 %) avaient plus de 65 ans et 53 (23,8 %) vivaient seuls. Les pathologies étaient : maladies neurologiques 13 (5,8 %), k oeso 43 (19,3 %), k ORL 160 (71,8 %), autres pathologies 7 (3,1 %).
L’autonomie a été acquise pour 175 pts (78,5 %), et pour l’entourage de 24 pts non autonomes, soit un total d’autonomie pour 199 « pts et entourage » (89,2 %). Une IDE a été nécessaire pour 24 pts (10,8 %). Les facteurs défavorables pour l’autonomie du pt étaient l’âge > 65 ans (p < 0,025), vivre seul (p < 0,05), maladie neurologique (vs k ORL, p = 0,001 ; vs k oeso, p = 0,01). Il n’y avait pas de différence entre homme et femme, ni entre k oeso et k ORL. Lorsque l’ensemble « pt et entourage » était analysé, le seul facteur significatif était l’âge > 65 ans (p < 0,025).
Conclusions. – La démarche d’éducation du pt à la NE, formalisée par notre CLAN, a permis d’obtenir une autonomie chez 89,2 % de nos pts et leur entourage, lors de leur retour à domicile après pose de gastrostomie.
La connaissance des facteurs défavorables à l’autonomie (âge, isolement), a permis d’adapter nos actions d’éducation thérapeutique.
Le relevé prospectif dans le dossier informatique permettra l’évaluation exhaustive et permanente des résultats de l’éducation thérapeutique et de dépister les raisons des échecs.
Plan
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Vol 22 - N° S1
P. 114-115 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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