P136 - Adiponectine et leptine : deux adipokines antagonistes impliquées dans le cancer du sein ? - 04/12/08
T Jardé [1],
F Caldefie-Chézet [1],
N Goncalves-Mendes [1],
C Buechler [2],
D Bernard-Gallon [3],
M P Vasson [4]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’obésité, qui est un facteur de risque de développement du cancer du sein, s’accompagne d’une diminution du taux circulant d’adiponectine (Adi) et d’une augmentation de celui de leptine (Lep), suggérant une implication de ces deux adipokines dans la cancérogenèse mammaire. Ainsi, nous avons évalué l’expression de l’Adi, de la Lep et de leurs récepteurs sur une lignée de cellules issue d’un cancer du sein (MCF-7). Nous avons recherché l’influence de ces deux biomolécules sur leurs propres voies de signalisation et sur la prolifération des cellules MCF-7.
Matériel et Méthodes. – L’expression de l’Adi, de ses récepteurs (AdipoR1 et AdipoR2), de la Lep et de ses récepteurs (Ob-Rt, toutes isoformes confondues ; Ob-Rl, forme longue active) est évaluée par RT-PCR quantitative et immunohistochimie. L’influence des adipokines sur la prolifération des cellules MCF7 est mesurée par détection de fluorescence (résazurine) après 24, 48, 72 et 96 h d’incubation. Les concentrations testées reflètent une situation physiologique (Adi : 10 µg/ml ; Lep : 0,01 µg/ml), d’obésité (Adi : 1 µg/ml ; Lep : 0,1 µg/ml) ou pharmacologique (Lep : 1 µg/ml). L’effet de l’Adi (10 µg/ml) et de la Lep (1 µg/ml) sur l’expression des voies de signalisation est analysé par RT-PCR quantitative. L’analyse statistique des résultats repose sur l’utilisation du test t apparié.
Résultats. – L’Adi, la Lep et leurs récepteurs spécifiques (ARNm et protéines) sont exprimés par les cellules cancéreuses MCF-7. L’ARNm de la Lep est 34,7 fois plus exprimé que l’ARNm de l’Adi par les cellules MCF-7 (p < 0,01). Au contraire, les ARNm des récepteurs de l’Adi sont fortement plus exprimés que ceux de la Lep. De plus, l’Adi (10 µg/ml) stimule l’expression de son ARNm (+88 %, p < 0,05) et diminue celle de l’ARNm de la Lep (-36 %, p < 0,1), d’Ob-Rt (-28 %, p < 0,1) et d’Ob-Rl (-26 %, p < 0,05). Au contraire, la Lep augmente l’expression de son ARNm (+31 %, p < 0,1), de celui d’Ob-Rl (+30 %, p < 0,05) et inhibe l’expression de l’ARNm d’AdipoR1 (-23 %, p < 0,05). L’Adi (10 µg/ml) induit une diminution significative de la prolifération des cellules MCF-7 de 10 % à 16 % entre 24 et 96 h. L’Adi (1 µg/ml) inhibe la prolifération cellulaire de 7 % dès 72 h. À l’opposé, la Lep (1 µg/ml) stimule significativement la prolifération des cellules MCF7 de 10 % à 16 % entre 48 et 96 h.
Conclusions. – L’Adi et la Lep semblent exercer des activités autocrines et/ou paracrines sur les cellules cancéreuses MCF-7. La production de Lep par les cellules cancéreuses semble supérieure à celle de l’Adi. Par ailleurs, ces deux adipokines exercent des activités antagonistes, que ce soit au niveau de la prolifération des cellules cancéreuses ou sur leur capacité à réguler leurs voies de signalisation. Cette implication locale des adipokines au niveau des cellules mammaires cancéreuses ouvre des perspectives d’investigation intéressantes, particulièrement en situation d’obésité.
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© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 119-120 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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