P155 - Évaluation des pratiques de dépistage et de la prévalence de la dénutrition au CHU de Nîmes - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – La dénutrition n’est pas sans conséquence sur la durée de l’hospitalisation, ses éventuelles complications et la qualité de vie des malades. Le CLAN du CHU de Nîmes a élaboré des outils de dépistage et des protocoles de prise en charge de la dénutrition qui ont été diffusés dans les services de soins. Définition de la dénutrition : IMC < 18,5 pour les – de 70 ans et < 21 pour les + de 70 ans ; perte de poids de 10 % en 6 mois et 5 % en 1 mois ; albuminémie < 30 g/l. 2 ans après la mise en place de ce dépistage, le CLAN a souhaité évaluer les pratiques concernant le dépistage et la prise en charge de la dénutrition au CHU. Parallèlement, la prévalence de la dénutrition a été estimée.
Matériel et Méthodes. – Enquête transversale un jour donné dans la majorité des services du CHU sur un échantillon représentatif (30 % soit 504 lits) constitué par tirage au sort. Ojectif principal d’évaluation des pratiques : vérification du recueil du poids, de la taille et de l’IMC, l’ouverture du dossier Dénutrition et prise en charge prévue. La prévalence de la dénutrition a été estimée : mensurations, évolution pondérale et albuminémie. Le recueil des informations a été effectué par 24 enquêteurs.
Résultats. – Données disponibles : Taille : 36 % Poids : 81 % IMC calculé : 17 % Perte de poids : jamais trouvée. Pour 76 patients sur 472 évaluables l’ensemble des mesures a été retrouvé permettant l’évaluation de la dénutrition, soit 17 % de patients dépistés. Parmi ces patients, 14 étaient dénutris. Ainsi 14/472 soit 3 % des patients ont été dépistés dénutris et 6 avaient fait l’objet de l’ouverture d’un dossier Dénutrition. Pour 168 patients poids et taille sont renseignés, mais pas l’IMC ; si ce calcul avait été fait, le dépistage de la dénutrition aurait concerné 36 % de la population et non 17 %. Parmi ces patients, 19 répondaient à la définition de la dénutrition. 11 % des patients au lieu de 3 % auraient été dépistés dénutris. Données mesurées, enquête de prévalence : Taille : 96 % - Poids : 96 % - Total 94 % IMC : 93 % Perte de poids : 16 % La prévalence de la dénutrition atteint 36 % soit 132 malades sur le CHU. Seulement 67 dosages d’albuminémie ont été récupérées dont 33 étaient < 30 g/l soit 49 %. 14 % soit 67/472 patients ont été dépistés dénutris par les enquêteurs (mesure IMC seule), soit un gain de 11 % par rapport aux dépistés en routine clinique.
Conclusions. – La prévalence de la dénutrition est estimée à plus du tiers de la population du CHU de Nîmes ce qui est dans la norme des enquêtes déjà réalisées. Cependant, malgré un travail de formation important, le dépistage de la dénutrition reste embryonnaire sur l’établissement (3 % de dépistés par les services soit 10 fois moins). L’algorithme proposé est vraisemblablement trop complexe à mettre en application dans les services et les personnes ressources pour l’effectuer n’ont pas été clairement identifiées. L’évaluation de la perte de poids récente est difficile à obtenir et insuffisamment fiable pour pouvoir être utilisée à l’échelle d’un établissement et l’IMC, est peu sensible – notamment en cas d’obésité – (14 % de dénutris selon l’IMC soit 50 % de moins). Le dépistage de la dénutrition n’apparaît pas simple à mettre en œuvre à l’échelle d’un établissement et l’outil idéal reste à inventer
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Vol 22 - N° S1
P. 129 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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