P160 - La diversification alimentaire du nourrisson : étude prospéctive sur 6 mois, connaissances, croyances et pratiques - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – L’objectif principal de cette étude était de faire un état des lieux de l’alimentation de l’enfant des 6 premiers mois et de rechercher les facteurs liés à une conduite inadaptée. L’objectif secondaire était de rechercher les facteurs pouvant interférer la décision parentale de diversifier.
Matériel et Méthodes. – Pendant une période de 19 jours consécutifs, 191 nouveau-nés de la maternité Jeanne de Flandre de Lille ont été inclus dans cette étude prospective. Les connaissances maternelles sur les directives de diversification et l’expérience antérieure de diversification chez les multipares ont été recherchées en maternité. Un appel téléphonique à l’âge de 6 mois a évalué les modalités de diversification et recherché les facteurs influents dans la décision de diversifier.
Résultats. – Parmi les 191 nouveau-nés inclus dans l’étude à la naissance, 149 ont pu être contactées à 6 mois.
En maternité 77 % des femmes avaient entrepris un allaitement maternel. Parmi ces femmes 39 % allaitaient toujours exclusivement à 3 mois, et 17 % à 6 mois. Chez les enfants sans hérédité atopique, 20 % ont été diversifiés avant 4 mois. La diversification précoce était significativement associée au tabagisme maternel avant (p = 0,0290) et pendant (p = 0,0219) la grossesse, au faible niveau d’études maternel (p = 0,0237), à l’absence de suivi de l’enfant par un pédiatre (p = 0,0237). Chez les enfants à risque d’atopie, 78 % ont été diversifiés avant 6 mois. La diversification précoce était significativement associée à l’absence de suivi de l’enfant par un pédiatre (p = 0,0054). Le milieu médical reste le premier interrogé sur l’alimentation de l’enfant et garde une influence prédominante sur le mode de diversification. Les médias sont utilisés par près de la moitié des femmes. Une femme sur trois affirme avoir reçu des informations contradictoires sur la diversification, et ce, d’autant plus qu’elle est primipare (p = 0,0029). Chez les multipares, l’expérience antérieure semble prévaloir davantage sur le mode de diversification que le milieu médical. La diversification alimentaire se fait pour répondre à une impression de faim de l’enfant chez 55 % des mères.
Conclusions. – Notre étude montre que plus de la moitié des nourrissons sont diversifiés précocement. Elle permet d’identifier une population à risque pour les programmes d’éducation nutritionnelle et de mieux comprendre les raisons de diversification.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 131 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?