P181 - Évaluation des pratiques de délivrance des compléments nutritionnels oraux chez des soignants en milieu gérontologique - 04/12/08
J Grégoire [1],
J Bertoglio [1],
M Negrel [1],
P Brocker [1],
X Hébuterne [1],
S Schneider [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le recours aux compléments nutritionnels oraux (CNO) doit être précoce en cas de dénutrition ou de risque nutritionnel chez la personne âgée (recommandations HAS 2007). La prescription en est faite par un médecin et – à l’hôpital – le CNO choisi par le diététicien. Le nombre insuffisant de diététiciens en milieu hospitalier pose la question du rôle des autres soignants dans la délivrance des CNO au sein d’une stratégie de dépistage et prise en charge de la dénutrition.
Matériel et Méthodes. – L’étude a été conduite dans le pôle gérontologie du CHU de Nice, comprenant 322 lits (50 lits en MCO, 171 en SSR, 101 en SLD). La fréquence de la dénutrition est en moyenne de 80 % en MCO, 60 % en SSR et 30 % en LS. Un questionnaire anonyme relatif à la connaissance et à l’utilisation des CNO a été distribué à 50 infirmiers, aides-soignants et agents de service hospitalier tirés au sort dans les secteurs de SSR et MCO.
Résultats. – 50 % des soignants ont répondu au questionnaire. Un quart des personnes interrogées ne savait pas identifier un CNO et 37 % ne connaissent pas les indications de sa prescription. L’enrichissement de ces produits en protéines est une notion retenue par l’ensemble des soignants. Cependant, les notions de calories, de vitamines et minéraux sont moins perçues. Les prescripteurs sont mal identifiés par 40 % des soignants et en général ne connaissent qu’un seul des deux prescripteurs, soit la diététicienne ou le médecin.
La moitié des personnes interrogées distribue des CNO aux patients sans qu’il y ait prescription et ceci tout particulièrement quand le patient n’a rien mangé du repas (42 % d’entre elles) et 8 % lorsque les aliments protidiques n’ont pas été consommés. Un quart en donne quand le patient présente un début d’escarre. La majorité des soignants a conscience du prix élevé de ces produits diététiques ; en effet, 60 % d’entre eux surestiment même le prix de revient d’un CNO. Ainsi, le lien entre le prix élevé d’un tel produit et sa distribution spontanée n’est pas réalisée. Il n’y a aucune traçabilité du CNO servi et de sa consommation, si bien que ni les prescripteurs ni la diététicienne en sont informés.
Conclusions. – Cette étude permet de révéler les dysfonctionnements des formations des soignants sur la dénutrition. Si les diagnostics sont de plus en plus fréquemment réalisés, la prise en charge doit nécessiter d’une traçabilité. Les soignants sont des acteurs absolument indispensables dans cette prise en charge. Une formation à la nutrition doit être un des objectifs des services hospitaliers.
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Vol 22 - N° S1
P. 141-142 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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