P186 - Tolérance et efficacité d’un nouveau produit de nutrition entérale développé spécifiquement pour les personnes âgées : étude expérimentale chez le rat âgé - 04/12/08
A Raynaud-Simon [1],
M Kuhn [2],
J Moulis [2],
J Marc [2],
L Cynober [3],
C Loï [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les modifications physiologiques liées au vieillissement entraînent des besoins nutritionnels particuliers chez les personnes âgées. Pourtant, c’est la première fois qu’un produit de nutrition entérale est développé spécifiquement pour la nutrition entérale (NE) des personnes âgées (elderly-specific formula, ESF, Nestlé Clinical Nutrition). Ce produit contient des nutriments susceptibles d’améliorer l’accrétion protéique et l’homéostasie glucidique. La tolérance et l’efficacité de ce produit ont été comparées à ceux d’un produit standard communément utilisé (Sondalis® Iso, SI, Nestlé Clinical Nutrition) dans un modèle original de rats âgés gastrostomisés et sous nutrition entérale continue exclusive.
Matériel et Méthodes. – Après une période d’acclimatation de 2 semaines en cage métabolique, 16 rats Sprague Dawley âgés de 22 mois ont été anesthésiés par inhalation d’isoflurane (Minerve, France), puis ont été réalisés une injection sous-cutanée d’analgésique (Buprénorphine, 0,05 mg/kg) et de 10 ml de sérum physiologique (pour limiter la déshydratation post-opératoire) et la pose d’une gastrostomie. Après une semaine de récupération postopératoire (nourriture standard ad libitum), les rats ont été randomisés pour recevoir ESF ou SI (67 kcal/j). Le poids corporel, le poids des selles et le bilan azoté ont été mesurés quotidiennement. Après 7 jours de NE exclusive, les rats ont été euthanasiés et les concentrations plasmatiques des acides aminés, de glucose et d’insuline ont été mesurées, de même que le contenu entérocytaire en protéines.
Résultats. – L’ESF a permis de limiter la perte pondérale (-7 ± 8 g vs -30 ± 7 g ; p = 0,04), d’améliorer le bilan azoté cumulé (556 ± 102 vs 251 ± 64 mg, p = 0,02) et d’augmenter le contenu protéique du jéjunum (79 ± 3 vs 54 ± 5 mg/10 cm, p = 0,0008). Les concentrations plasmatiques de thréonine, leucine, isoleucine et des acides aminés totaux étaient plus élevés chez les rats nourris par ESF que par SI (p < 0,05). Les contenus en thréonine et en isoleucine du soleus et du gastrocnemius étaient supérieurs chez les rats nourris par ESF (p < 0,05). L’ESF a amélioré le transit intestinal (poids des selles cumulé sur 7 jours : 25 ± 2 g vs 9 ± 1 g, p = 0,0001). Aucune différence entre les groupes n’a été observée pour la glycémie et l’insulinémie.
Conclusions. – Une bonne prise en charge analgésique et anesthésique des animaux et la maîtrise technique de la NE ont rendu possible la mise en place de ce modèle original. L’ESF a (1) limité la perte de poids, (2) amélioré le statut protéique (3) amélioré le transit intestinal chez les rats âgés en nutrition entérale exclusive. De plus, la composition en protéines de l’ESF a entraîné des modifications du profil en acides aminés plasmatiques et musculaires susceptibles de favoriser la synthèse protéique. ESF devrait à présent être testée chez les personnes âgées dénutries nécessitant d’une NE.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 144 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?