L’emphysème pulmonaire est une pathologie respiratoire associée à une inflammation des voies aériennes et qui se caractérise par la destruction des voies aériennes distales. Le processus associé à la dégradation des parois alvéolaires n’est pas encore complètement élucidé mais il est possible que les élastases libérées par les cellules inflammatoires résidentes et recrutées participent à la dégradation de l’élastine, une composante importante des parois alvéolaires. L’objectif de ce travail était de mettre en place un modèle d’emphysème par administration d’élastase et d’analyser les caractéristiques inflammatoires et morphologiques.

Des rats Sprague-Dawley mâles ont été administrés par voie intratrachéale (1 ml/kg) avec de l’élastase pancréatique porcine (PPE, 30, 60, 120 ou 240 UI/kg). Vingt-quatre heures plus tard, des lavages bronchoalvéolaires (BAL) ont été réalisés. La composition cellulaire du lavage a été déterminée après une coloration de May-Grunwald- Giemsa après cytocentrifutaion du BAL. L’activité gélatinase du surnageant des BAL a été mesurée par zymographie. Sur un autre groupe de rats administrés avec 120 UI/kg de PPE, les poumons ont été prélevés 3 mois plus tard et fixés dans du formol (4 %) et NaCl 0,9 %. Des coupes de 3 µm ont été effectuées et une coloration hématoxyline-éosine a été appliquée. L’importance de l’emphysème a été évaluée au moyen d’un analyseur d’image par mesure du contraste entre le tissu pulmonaire et les alvéoles. Trois mesures ont été faites pour chaque préparation.

L’administration intratrachéale de PPE entraîne une inflammation aiguë caractérisée par une augmentation dépendante de la dose du nombre total de cellules dans le BAL. Cette augmentation est principalement due à un afflux de neutrophiles et dans une moindre mesure de macrophage. À plus long terme, l’administration de PPE entraîne une destruction du parenchyme pulmonaire d’au moins 20 % en comparaison des poumons témoins. Le développement de l’emphysème est confirmé par la mesure de l’augmentation des surfaces des alvéoles qui est augmentée d’au moins 200 %.

Cette étude montre que l’administration de PPE entraîne une destruction des parois alvéolaires associée à un processus inflammatoires dans les voies aériennes. Cette étude suggère aussi que l’élastase participe au développement de l’emphysème.