Toc résistant : caractéristiques cliniques, facteurs prédictifs et influence des tempéraments affectifs - 12/12/08
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Résumé |
Malgré les avancées importantes dans les domaines cliniques, biologiques et pharmacologiques, le trouble obsessionnel compulsif ou Toc, demeure une affection difficile à traiter. L’Association française de sujets souffrant de trouble obsessionnel compulsif, l’Aftoc, a mis en place une nouvelle enquête avec l’objectif d’explorer les « Roc » ou Toc résistants.
Méthode |
Inclusion des sujets souffrant de Toc qui sont adhérant à l’Aftoc. Un dossier clinique et thérapeutique a été destiné aux participants dans lequel la version complète du Temps-A (autoévaluation des tempéraments affectifs) a été incluse.
Résultats |
L’enquête « Toc et Roc » a réussi à inclure 360 patients qui sont tous membres de l’association. Le pourcentage de Roc était estimé à 44,2 %, celui des bons répondeurs à 25,3 % et à 30,5 % ceux qui s’estiment entre les deux. Par rapport au groupe « bons répondeurs », le groupe Roc était caractérisé par des différences significatives : pourcentage des cas avec des admissions psychiatriques (49 % versus 28 %), des tentatives de suicide (26 % versus 13 %), le nombre de médecins consultés (5,5 versus 3,2), le nombre moyen des compulsions (4,6 versus 3,4), et de la comorbidité psychiatrique (2,8 versus 2,0, notamment agoraphobie, anxiété sociale et souci de l’apparence). L’évaluation par le Temps-A a révélé dans le groupe Roc des pourcentages significativement plus élevés des cas avec les tempéraments cyclothymique, dépressif et irritable. Les analyses en régression logistique ont montré que les facteurs les plus pertinents pour expliquer le Roc correspondaient à un mode d’évolution lente et continue, à la notion d’aggravation par antidépresseurs, à un souci de l’apparence, à l’âge actuel avancé (plus de 40 ans) et aux admissions en psychiatrie.
Conclusion |
Notre enquête a permis de préciser les facteurs cliniques liés au Toc potentiellement résistant. Nous suggérons que ces éléments soient regardés de près dans le bilan clinique de l’ensemble des patients souffrant de Toc (anticiper la résistance) et spécialement chez les cas déclarés réfractaires : la sévérité initiale, la dominance compulsive, l’amassage, la comorbidité avec la dépression récurrente, l’agoraphobie, l’anxiété sociale, le souci de l’apparence et la cyclothymie, et du mode évolutif (type lent et progressif). Une vigilance particulière est également requise quant à la notion d’aggravation avec les antidépresseurs et à l’augmentation du risque suicidaire dans le Roc.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Background |
Despite significant advances in clinical research, Obsessive Compulsive Disorder (OCD) represents a difficult to treat condition. The French Association of patients suffering from OCD (AFTOC) is highly concerned by this issue. A new survey was implemented with the aim of exploring Resistant Obsessive Compulsive disorder (ROC).
Method |
Patients with OCD and members of the “AFTOC” were included in the survey. A self-rated file was elaborated in order to get the maximum of information on the clinical and therapeutic aspects and conditions of OCD. The full version of “TEMPS-A” was also included for assessment of affective temperaments. Statistical analyses were performed for inter-group comparison between “ROC” (resistant OCD) and good responders. Logistic regression analyses with “ROC” method were used to search for independent predictive factors to “ROC”.
Results |
The new survey of “AFTOC”, “TOC & ROC” selected a sample of 360 patients, who are members of the association. The rate of “ROC” was 44.2%, 25.3% of Good Responders (GR), and 30.5% in between. Inter-group comparisons (“ROC” versus GR) showed significant higher rates of psychiatric admissions (49% versus 28%), and suicide attempts (26% versus 13%), greater numbers of doctors consulted (5.5 versus. 3.2), compulsions (4.6 versus 3.4), and psychiatric comorbidity (2.8 disorders versus. 2.0; notably agoraphobia, social anxiety and worry about appearance) in the “ROC” group. Assessment by full “TEMPS-A” scale revealed, significantly higher rates of Cyclothymic Temperament (63% versus 43%; p: 0.0003), Depressive Temperament (72% versus 53%; p: 0.004), and Irritable Temperament (21% versus 9%; p: 0.02) in the ROC group. Moreover, the mean global score on each of these temperaments was significantly higher in the “ROC” group. No difference was obtained in the rate or the mean score on the hyperthymic temperament scale. The most predictive factors of “ROC” were represented by “slow continuous course”, “worsening under SRI”, “worry about appearance”, current age above 40 years and psychiatric admission.
Conclusion |
Our data provides a more precise clinical picture of “ROC”, which should be initially explored through baseline severity, compulsive dominance, hoarding, special comorbidity such as recurrent depression, obsession of appearance, agoraphobia, social anxiety, and complex mixture of unstable affective temperament (cyclothymic, irritable, and depressive), and course of illness. Furthermore, vigilance towards the notion of worsening linked to drug therapy, and the increased suicide risk is warranted in the clinical management of “ROC”.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Toc, Roc ou Toc résistant, Tempéraments affectifs, Aggravation par antidépresseurs
Keywords : OCD, Resistant OCD, Affective temperament, Worsening with antidepressants
Plan
Vol 34 - N° 6
P. 611-617 - décembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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