L’intoxication au monoxyde de carbone (ICO) est à l’origine de séquelles neuropsychiatriques sévères très peu étudiées dans la littérature. Après avoir rapporté la persistance des symptômes neurologiques et affectifs chez une patiente de 37ans, cinq ans après une ICO, nous proposons à travers une revue de la littérature (Medline1974–2006) de faire le point sur ces séquelles neuropsychiatriques, leurs hypothèses étiopathogéniques, leur pronostic et les thérapeutiques à appliquer. Plusieurs années après l’ICO, des symptômes subjectifs sont rapportés par presque tous les patients, des troubles affectifs par plus de trois quart d’entre eux et des troubles cognitifs et de la personnalité par plus de la moitié d’entre eux. De nombreuses lésions et troubles de la perfusion cérébrale peuvent être objectivés par IRM, PET scan et SPECT et mis en relation avec la symptomatologie clinique du patient. L’ICO peut être responsable des pathologies neuropsychiatriques à long terme, s’inscrivant dans un contexte d’interactions complexes entre des facteurs environnementaux et neurobiologiques. Un suivi spécialisé doit donc être mis en place, comportant des bilans, neuropsychologiques et de neuro-imagerie, réguliers. En amont de tout cela, la prévention et l’éducation du public demeurent les clés permettant de réduire la morbidité et la mortalité de l’ICO.

Carbon monoxide intoxication (COI) can result in severe neuropsychiatric lesions that are however granted little attention in literature. Following the description of affective and neurological symptoms in a 37-year-old female patient five years following COI, we will review, across the literature (Medline1974–2006), the long-term neuropsychiatric consequences, etiopathogenic hypotheses, prognoses and treatments to apply. Subjective symptoms are reported by the quasi-totality of patients for over more than 30 years following COI. More than half of patients are diagnosed as suffering from cognitive impairments and other neurological symptoms after years following COI. Affective disorders are observed in almost three-fourths of patients and personality disorders in more than half. Numerous cerebral lesions and perfusion disorders can be observed through IRM, PET scan and SPECT and related to the clinical symptomatology of the patient. COI may constitute a risk factor in the waking of long-term neuropsychiatric disorders in a context of environmental and neurobiological complex factor interaction. A close follow-up must be envisaged with neuropsychiatric assessments and regular neuroimagery in order to adapt at best therapeutic interventions to the patient’s clinical status. First and foremost prevention and education remain the key solution to the reduction of morbidity and mortality of COI.