Cet article se propose de faire le point sur la prescription des antipsychotiques lors d’un premier épisode psychotique (PEP). Il démontre l’intérêt et l’importance de débuter le traitement le plus précocement possible, dès l’émergence des symptômes psychotiques ; il fait le point sur les doses préconisées, la durée du traitement et surtout le choix de l’antipsychotique, première génération (type halopéridol) ou seconde génération. Si les antipsychotiques de seconde génération (ASG) sont préconisés par certains dans le traitement des patients présentant un PEP, force est d’admettre que les études comparatives à court et moyen termes n’ont pas montré leur supériorité d’action sur la symptomatologie par rapport aux antipsychotiques classiques. En revanche, plusieurs études concordent sur le fait que le patient ayant un PEP traité par un ASG maintient plus longtemps son traitement, présente un moindre risque de rechute ainsi qu’une meilleure tolérance neurologique. Cependant, la survenue des effets secondaires, tels que la prise de poids, de certains ASG contrebalance les effets secondaires neurologiques des antipsychotiques classiques. Aussi, toute prescription doit être envisagée au cas par cas en tenant compte des effets recherchés, de la tolérance, des antécédents somatiques familiaux et personnels, du ressenti du patient vis-à-vis du médicament prescrit. Cette prescription doit s’accompagner systématiquement d’une prise en charge globale de la personne.

This article is an update on the prescription of antipsychotics during a first psychotic episode (FPE). It demonstrates the interest and the importance of starting antipsychotics as soon as possible when psychotic symptoms emerge. It reviews the recommended doses, the duration of treatment and particularly the type of antipsychotics (first or second generation). If second generation antipsychotics (SGA) are recommended in the treatment of FPE, in Canada for instance, short and long term comparative studies have not shown their superiority on treatment of psychotic symptoms compared to the first generation antipsychotics (FGA). However, several studies agree on the fact that FPE patient treated with SGA maintains his/her treatment for a longer time and has a lesser risk of relapse associated with lesser neurological side effects. Nevertheless, other side effects, such as weight gain, of secondary generation antipsychotics counterbalance the neurological side effects of FGA. Consequently, whatever the type of antipsychotics, the practitioner must consider the particularity of the patient taking into account the attempted efficacy, the safety, the personal and familial antecedents and the patient’s subjective feeling about the drug: antipsychotic drugs have to be associated with a global therapeutic approach.